Par Gilles Munier
Selon une enquête du Wall Street Journal *, le président Obama a pris une série de décisions secrètes depuis 2011 pour soutenir le Service anti-terroriste (Counterterrorism Service - CTS) irakien.
Cet organisme, composé de troupes formées par les Forces spéciales étatsuniennes, dépend directement de Nouri al-Maliki. Il est chargé de la lutte contre les groupes de résistance armée, notamment ceux d’Al-Qaïda en Mésopotamie. Sur le terrain, le CTS utilise les membres des Sahwa (Réveil, en arabe), milices tribales aujourd’hui au service du régime - après avoir collaboré avec les Américains - ce qui explique les nombreux assassinats et attentats dont leurs membres sont victimes.
La CIA a accru sa présence en Irak… sous prétexte de lutter contre Jabbat al-Nusra (Front Al-Nosra / Syrie), inscrit sur la liste des organisations terroristes par le Département d’Etat. Les moudjahidine d’AQM entretiennent en effet des relations étroites avec leurs homologues syriens. Le 4 mars dernier, Faleh al-Fayyah - Conseiller à la sécurité nationale de Maliki – a affirmé à Washington qu’environ 300 combattants islamistes irakiens aguerris pénétraient chaque mois en Syrie.
Outre la station de la CIA à Bagdad qui avait réduit, officiellement, de 40% le nombre de ses agents depuis le retrait des troupes américaines d’Irak fin 2011 (avec plus de 700 agents, elle était considérée comme la plus grande du monde), Nouri al-Maliki – expert du double jeu, sinon plus - peut aussi compter sur les 220 militaires américains et un nombre bien plus important de contractors – mercenaires - travaillant au Bureau de la coopération de la sécurité - Irak.
* CIA Ramps Up Role in Iraq, par Adam Entous, Julian Barnes et E. Siobhan Gorman (Wall Street Journal – 11/3/13)
http://online.wsj.com/article/SB10001424127887324735304578354561954501502.html
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