Anwar Gargash, ministre d’État aux Affaires étrangères des Emirats Arabes Unis (EAU)
Revue de presse : Middle East Eye (29/3/19)*
Anwar Gargash, ministre d’État aux Affaires étrangères, a repris à son compte les déclarations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et du président américain Donald Trump, en rejetant la solution à deux États qui constituait la politique officielle des États arabes du Golfe jusqu’à récemment.
« Une solution à deux États n’est plus réalisable, car une sorte d’État croupion diminué n’est plus réaliste », a-t-il déclaré lors d’une conversation avec le journal émirati The National.
Ce haut responsable émirati a appelé au dialogue et au resserrement des liens avec Israël lors d’un événement à Dubaï, et a critiqué la décision historique prise par les États arabes de boycotter Israël en raison de sa persécution des Palestiniens et la colonisation des terres voisines.
« Il y a de très nombreuses années, quand les Arabes ont décidé de ne pas avoir de contact avec Israël, c’était une très, très mauvaise décision, si on regarde en arrière », a estimé Gargash.
« Parce qu’il est clair que vous devez vraiment disséquer et faire la différence entre avoir un problème politique et garder vos lignes de communication ouvertes. »
Les Émirats arabes unis (EAU), à l’instar des autres pays arabes du Golfe, n’ont pas de relations diplomatiques officielles avec Israël. Ces dernières années, Israël s’est néanmoins rapproché de l’Arabie saoudite, des EAU, de Bahreïn et d’Oman car leurs intérêts régionaux et financiers coïncident, en particulier vis-à-vis de l’Iran.
Des rapports ont montré comment les autorités saoudiennes, émiraties et bahreïnies se sont appuyées sur des logiciels espions israéliens pour cibler les téléphones portables de membres de la société civile, ce qui se termine souvent par l’incarcération de militants.
Des athlètes israéliens se sont rendus dans les États arabes du Golfe au cours des derniers mois pour participer à des compétitions internationales, et Gargash a prédit que cette tendance s’accentuera.
Cependant, il a ajouté qu’un « changement stratégique » plus profond aurait lieu, avec des conséquences positives pour les Palestiniens.
« Ce à quoi nous faisons face, si nous continuons sur la trajectoire actuelle, je pense que dans quinze ans, la conversation portera vraiment sur l’égalité des droits au sein d’un État », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que cette trajectoire évoluerait de sorte que dans « dix à quinze ans, la discussion portera sur la nature de l’État israélien, sur les droits des Palestiniens au sein de cet État israélien, s’ils sont des citoyens égaux, est-il viable qu’ils ne soient pas des citoyens égaux ? »
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
*Source : MEE (édition française)