Par Gilles Munier
Yves Bonnet, ancien patron de la DST (Direction de la Surveillance du Territoire, devenue DCRI après avoir fusionné avec les RG) confirme dans le quotidien toulousain La Dépêche ce que certains observateurs avisés pensaient tout bas : Mohamed Merah « avait manifestement des relations avec la DCRI… c’est-à-dire qu'il avait un correspondant au Renseignement intérieur. Alors appelez ça «correspondant », appelez ça « officier traitant »… je ne sais pas jusqu'où allaient ces relations, voire cette « collaboration » avec le service, mais on peut effectivement s'interroger sur ce point ».
Pour Yves Bonnet «Claude Guéant n'avait absolument pas à communiquer. C'est tout à fait clair. Le ministre de l'Intérieur n'a pas à intervenir dans une affaire qui est entre les mains des juges. Non seulement l'autorité administrative n'a pas à interférer sur l'enquête -je rappelle que M. Guéant, tout ministre qu'il soit, n'est pas officier de police judiciaire- mais il a encore moins à commenter le déroulement de l'enquête.
A ceux qui, à droite, disent qu’il tire contre son camp, Yves Bonnet répond : « J'ai été directeur de la DST sous des gouvernements de gauche, la suite a prouvé que je n'étais pas de gauche puisque je suis devenu député Udf, mais la gauche ne m'a jamais demandé ma carte et j'ai pu agir de manière totalement libre, sans contraintes et avec le soutien de mes ministres, singulièrement Gaston Deferre. Dire que la gauche est plus laxiste que la droite, c'est du grand n'importe quoi ».
Beaucoup de questions restent posées... Sur une affaire comme celle là, dit-il, il faudrait une expertise de l'Inspection générale de la police nationale et de l'inspection générale de la gendarmerie. Il regrette qu Mohamed Merah «n'ait pas été pris vivant».
Source : Mohamed Merah avait des relations avec la DCRI, selon l'ex-patron de la DST, propos recueillis par Pierre Challier (La Dépêche - 27/03/2012)