Par Gilles Munier
Les combattants du Hezbollah ne sont pas les seuls militants chiites à soutenir le régime de Bachar al-Assad. Hoshyar Zebari, ministre des Affaires étrangères irakien - Kurde et sunnite, il faut le signaler - a confirmé dans le quotidien Al Hayat (29/6/13) ce qui se murmurait en coulisse: « Je ne nie pas », a-t-il dit, » que des combattants chiites irakiens participent aux combats en Syrie, tout comme des sunnites (des monarchies) du Golfe le font dans ce pays. Mais cela ne relève pas d'une politique du gouvernement irakien ». Qui peut le croire ?
Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, qui se dit « préoccupé » par l’engagement du Hezbollah libanais en Syrie, ne dit mot de celui des milices chiites irakiennes pourtant connu depuis plusieurs mois, et pas seulement pour sécuriser les abords du mausolée de Sayida Zeinab - fille de l’Iman Ali - situé dans la banlieue de Damas *. Quoi que dit Hoshyar Zebari, elles sont toutes liées au régime de Nouri al-Maliki.
Interrogé sur le nombre de combattants chiites irakiens en Syrie, le ministre des Affaires étrangères irakien a affirmé qu’ils étaient « peut-être plusieurs centaines ». Il s’est bien gardé d’indiquer que dans l’autre camp l’ « Etat islamique d’Irak » aide le Front al-Nusra, et que Massoud Barzani, président de la Région autonome du Kurdistan, soutient l’opposition anti-Assad, notamment les autonomistes kurdes syriens qui rivalisent avec l’ASL et le régime de Damas pour contrôler l’ouest du « Grand Kurdistan ». Eux, c’est sûr, ne relèvent pas "d'une politique du gouvernement irakien" !
*Pour Jassimal-Jazairi, membre du bureau politique des Brigades Hezbollah d'Irak, combattre au côté du régime de Damas, c’est défendre les chiites irakiens, car l’Irak est « la prochaine cible après la Syrie ».