Par Gilles Munier
L’Irak a fini par reconnaître – ce dont tout le monde se doute depuis deux ans - que l’Iran livre des armes à Bachar al-Assad, et que ces dernières le sont via son espace aérien. Elles le seraient sans doute par voie terrestre si les régions d’Al-Anbar et de Ninive (Mossoul) étaient sous le contrôle du régime de Bagdad.
Hoshyar Zebari, ministre irakien des Affaires étrangères, a déclaré au quotidien Asharq al-Awsat avoir informé Téhéran que l’Irak n’est pas d’accord avec ces livraisons et aux pays occidentaux qui soutiennent les rebelles de faire eux même la police dans le ciel irakien s’ils veulent y mettre un terme*.
En effet, l’Irak n’a pas de force aérienne capable d’interdire le survol de son territoire. Mais, Hoshyar Zebari se garde bien de dire que si les F-16 commandés aux Etats-Unis tardent à arriver, c’est parce que Massoud Barzani, président de la Région autonome du Kurdistan – dont il est un des proches, y compris au plan familiale – l’a demandé à Barack Obama !
Le ministre des Affaires étrangères, a réaffirmé - sans rire - que l’Irak avait adopté une position de neutralité dans la guerre civile en Syrie, ce qui se traduit notamment par son refus de livrer du pétrole à Damas… « à un prix préférentiel ». Dommage qu’Asharq al-Awsat ne lui a pas demandé à combien il le vendait… ni des nouvelles des milices chiites irakiennes qui interviennent en Syrie.
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