Par Gilles Munier
C’était le rêve d’Abdullah Ocalan, chef du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan), bien avant qu’il ne soit emprisonné : réunir les dirigeants des organisations autonomistes ou indépendantistes des quatre Kurdistans : Sud (irakien), Nord (turc) Oriental (iranien), Occidental (syrien), afin qu’ils adoptent une stratégie commune permettant la création d’un Etat kurde, Massoud Barzani l’a réalisé. La semaine dernière, 39 représentants de partis kurdes se sont réunis à Erbil, sous les auspices du président de la Région autonome du Kurdistan irakien, et ont décidé d’organiser prochainement la première Conférence nationale kurde. Etaient présents, outre des délégués turcs proches du PKK, des représentants du PYD de Syrie (Parti de l’union démocratique) et du PJAK d’Iran (Parti pour une vie libre au Kurdistan). Il était demandé à tous les participants d’être avant tout des représentants de la nation kurde plutôt que de leur parti, et de n’avoir à l’esprit que l’intérêt supérieur du peuple kurde.
L’idée des organisateurs est de créer une structure favorisant le dialogue et la coopération entre les partis politiques des régions kurdes quelles que soient leurs idéologies politiques, et de promouvoir la création d’entités autonomes dans les pays voisins. Saadi Pira, membre de la direction de l’UPK (Union patriotique du Kurdistan, parti de Jalal Talabani), a déclaré qu’il était « temps de se rassembler et de discuter d’autodétermination ».
La 1ère Conférence nationale kurde, considérée à juste titre comme « historique » par Massoud Barzani, se tiendra à Erbil à la fin du mois d’août prochain. Sa tenue risque d’être perçue comme une menace par plusieurs Etats, peuples et partis du Proche-Orient qui craignent l’avènement, à moyen ou long terme, d’un plus grand Kurdistan.