Par Gilles Munier
Nouri al-Maliki devrait effectuer une visite officielle en Algérie d’ici la fin de l’année. La question des djihadistes algériens emprisonnés en Irak pour avoir combattu les troupes d’occupation, ou pour être « entrés illégalement dans le pays », n’est toujours pas réglée. Ali al-Moussaoui, conseiller du Premier ministre irakien, qui a annoncé la nouvelle a fait savoir que les prisonniers algériens accusés de « terrorisme » et condamnés à mort ne seront pas graciés d’ici là.
Maliki a du sang d’Algériens sur les mains
Le 7 octobre 2012, malgré les appels à la clémence, Abdellah Belhadi, jeune algérien accusé sans preuves de terrorisme, a été pendu sans avoir pu bénéficier d’un avocat. Amar Belani, porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, s’était alors dit « révulsé ». Mais, cela ne l’a pas empêché d’annoncer, en juin dernier, que l’Algérie annulait la dette de 500 millions de dollars du Yémen et de l’Irak pour appuyer les efforts de « reconstruction » et de « développement économique et social » de ces pays. En ce qui concerne le Yémen, la décision est compréhensible. Mais pour l’Irak, où le pétrole coule à flot depuis 10 ans sans que la population en profite, s’agit-il vraiment d’un geste de solidarité ?
Selon des sources proches de la résistance irakienne, les détenus algériens en Irak seraient bien plus nombreux, une cinquantaine au moins, entassés dans les prisons secrètes du régime. Seraient… car rien ne dit que certains ne sont pas morts sous la torture, ou ont été « liquidés » lors d’un « nettoyage » de cellule. Dans ces conditions, on se demande pourquoi les autorités algériennes invitent un homme qui a du sang d’Algériens sur les mains, et qui pour une majorité de musulmans n’est rien d’autre qu’un tyran sectaire, installé au pouvoir par l’étranger.
N.B : En arabe (maghrebin), « La hchouma » signifie « La honte ».
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