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Par Al Mayadeen English (18 mai 2025)*
Face à la pression américaine, Netanyahu a ordonné l'entrée immédiate de l'aide à Gaza sans vote du cabinet, craignant l'opposition. Les ministres d'extrême droite ont exprimé leur désaccord, mais ont été recadrés.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé dimanche soir l'entrée immédiate et limitée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, une décision prise sous la pression croissante des États-Unis et des critiques internationales grandissantes concernant la famine généralisée dans le territoire assiégé.
L'annonce a été faite durant une réunion du cabinet de sécurité de l'occupation israélienne, mais sans vote officiel, afin d'éviter un probable échec à obtenir la majorité au sein de ce forum dominé par l'extrême droite.
Selon les médias israéliens, la réunion a été rapidement ajournée après la déclaration de Netanyahu. Bien que certains ministres aient exprimé leur opposition, aucun vote n'a eu lieu. Le ministre d'extrême droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a exigé un vote sur la décision, mais sa demande a été rejetée.
Après cette annonce, Netanyahu, le secrétaire du gouvernement Yossi Fuchs et le chef de cabinet Eyal Zamir ont brusquement quitté la réunion. L'armée a présenté un rapport opérationnel et les ministres ont été autorisés à faire de brefs commentaires avant que la séance ne soit levée.
“C’est de la rébellion”
Lorsque Ben-Gvir a réitéré sa demande de vote, le chef du Conseil national de sécurité, Tzachi Hanegbi, l'a sèchement remis à sa place, lui lançant : “C’est de la rébellion”.
Cette décision intervient alors que la communauté internationale s'indigne face à la catastrophe humanitaire qui frappe Gaza, où plus d'un million de Palestiniens sont menacés de famine par le blocus imposé depuis des mois par l'occupation israélienne. Washington serait intervenu directement auprès du bureau de Netanyahu pour faciliter l'acheminement immédiat de l'aide, mettant en garde contre une détérioration des relations diplomatiques.
Les juristes soulignent que la poursuite des restrictions à l'aide humanitaire constitue un crime de guerre. Janina Dill, codirectrice de l'Oxford Institute for Ethics, Law and Armed Conflict, a déclaré au New York Times :
“Imposer un blocus militaire en sachant qu'il affamera la population civile est une violation du droit international”.
Elle a ajouté que si les dirigeants israéliens reconnaissent que le blocus vise à obtenir des concessions politiques et militaires,
“il s'agit clairement d'un crime de guerre”.
Des officiers spécialisés du COGAT, l'agence “israélienne” qui gère l'aide à Gaza, ont confirmé en privé les évaluations des organisations humanitaires, déclarant au New York Times que de la plupart des habitants de l'enclave ne sont qu'à quelques semaines d'une famine. Leurs informations internes s'appuient sur des rapports en temps réel provenant de Gaza, notamment des stocks humanitaires, le contenu des camions d'aide et des contacts avec les habitants.
L'ONU et les organisations humanitaires mettent en garde contre une famine imminente
Les Nations unies ont confirmé ces inquiétudes. Lundi, le Integrated Food Security Phase Classification, un mécanisme soutenu par l'ONU, a déclaré que la famine était imminente à Gaza. Le rapport avertit que si Israël poursuit son intensification militaire,
“la grande majorité de la population de la bande de Gaza sera privée d'accès à la nourriture, à l'eau, à un abri et aux médicaments”.
La plupart des boulangeries ont fermé, les soupes populaires sont en train de suspendre leurs activités et le Programme alimentaire mondial a déjà épuisé ses stocks alimentaires.
*Source : Al-Mayadeen
Traduit par Spirit of Free Speech