Par Gilles Munier/
Depuis lundi dernier, les Kurdes manifestent massivement contre leurs dirigeants à Soulimaniya, Kalar, Ranya, Taqtaq, Chamchamal, Koya, Rawanduz, Halabja, Said Sadiq, et Qaladze, les accusant d’être des « incapables » et des « voleurs ». Ces derniers temps, plus d’un milliard issus notamment des exportations de pétrole se serait volatilisé.
Parmi les mécontents : des employés et des professeurs dont les salaires n’ont pas été versés depuis des semaines, mais aussi, et c’est nouveau : des peshmerga.
Dans plusieurs villes, les sièges de PDK (Parti Démocratique du Kurdistan) et de l’UPK (Union Patriotique du Kurdistan) ont été incendiés. On dénombre 5 tués et des dizaines de blessés. Les services de sécurité kurdes ont procédés à de nombreuses arrestations. A Soulimaniya, l’Asayish – le service secret barzaniste – a attaqué l’immeuble de la chaîne de télévision privée NRT, a arrêté son directeur, et a suspendu la diffusion de ses programmes.
Tandis que Shaswar Abdulwahid, jeune leader de Naway Nwê (Nouvelle Génération), appelle la population à manifester jusqu’au renversement du gouvernement régional (GRK), le général Yahia Rassoul - porte-parole de l’Etat-major irakien des forces de sécurité - se dit prêt à « défendre le peuple kurde » si le Premier ministre Haïdar al-Abadi en donne l’ordre. Ce dernier demande au GRK de respecter les droits des manifestants pacifiques.
Le clan Barzani et la famille Talabani qui s’enrichissent depuis des années sur le dos du peuple kurde sont au pied du mur… S’en sortiront-ils? Possible, mais certainement pas en accusant l’Iran d’être derrière les manifestations, comme le sous-entend l’agence de presse Bas News, proche du GRK.