Mossadgate à Dubaï
par Xavière Jardez
L’administration Obama a réagi très discrètement à l’assassinat du dirigeant palestinien Mahmoud al-Mabhouh, à Dubaï, si discrètement que deux des assassins porteurs, l’un, d’un passeport britannique et l’autre, d’un passeport irlandais, ont pu entrer aux Etats-Unis (1) sans être inquiétés alors que le contrôle aux frontières est, depuis les attentats du 11 septembre, devenu drastique : les vérifications des informations biométriques ou holographiques sont faites à partir de bases de données internes comme externes aux Etats-Unis.
L’ « Irlandais » y est arrivé dès le 21 janvier - le lendemain de l’opération - et le « Britannique » du nom de Roy Allan Cannon voyageant avec son faux-vrai passeport y est entré, le 14 février, soit trois semaines après la publication des résultats de l’investigation des autorités de Dubaï !
La piste étatsunienne conduit à se demander comment il se faisait que MetaBank (2) ait fourni aux agents du Mossad les cartes de crédit qu’ils ont utilisées. Selon la direction, la banque émet des cartes prépayées dans le cadre d’un programme Meta Payment Systems. Ce dernier met sur le marché par l’intermédiaire de divers Programmes de Gestion – dans ce cas Payoneer (3) - des cartes de paiement du personnel. Ces dernières sont proposées à des sociétés US de renom pour leur permettre de payer leur personnel expatrié, leurs sous-traitants… etc… Lesdites cartes ont été « chargées » par les sociétés (dans le cas de l’assassinat de Mahmoud al-Mabhouh, il reste à découvrir lesquelles) avec les fonds déposés par elles dans ce système. Par ailleurs, il faut savoir que Payoneer est aussi dépositaire des participations financières des jeunes juifs de 18 à 26 ans que Taglit-Birthright envoie en Israël pour resserrer les liens entre ce dernier et la communauté juive à travers le monde (3). « Si vous perdez votre carte en Israël, elle est immédiatement bloquée et remplacée en 24 heures sans que vous ayez à contacter votre banque chez vous ».
Jusqu’à présent, rien n’indique que les responsables étasuniens aient l’intention ou la volonté d’enquêter sur le financement, par des sociétés US, des opérations et dépenses des assassins israéliens, même si deux de ces criminels sont revenus aux Etats-Unis. Or, le recours illégal à des banques et des sociétés de cartes de crédit US traduit une expansion alarmante des opérations d’espionnage sur le sol américain et révèle la pénétration du Mossad, à un degré inconnu jusqu’ici, des principales institutions financières dans le but de consolider l’influence d’Israël sur la politique étrangère de Washington et les corps constitués qui la font.
Sources :
(1) Two Suspects Entered U.S. After Killing in Dubaï, par Robert Worth.(New York Times – 1/3/10)
(2) Mossad, permis de tuer - La grande hypocrisie occidentale, par Xavière Jardez (AFI- Flash n°102)
http://www.france-irak-actualite.com/article-mossad-permis-de-tuer-46403385.html
(3) Banque privée, Payoneer compte parmi ses partenaires financiers : Carmel Ventures basée à Herzliya en Israël, Crossbar Capital et Greylocks. Charlie Federman, après avoir fondé BRM Capital en 1999, servi comme directeur de son extension en Israel jusqu’en 2007, est directeur général de Crossbar Capital. BRM Group basée à Herzliya a été créé par Nir Barat, maire de Jérusalem occupée. Greylock Partners fondé 1965 « opère un certain nombre de centres d’innovation » en Chine, Inde, la Silicone Valley, Israël. Dans son portefeuille se trouvent Data Robotics, Digg, Facebook Lindekin, etc.. Ses activités d’investissement en Israël ont été initiées en 2002 par Moshe Mor, ancien capitaine des services militaires d’intelligence israéliens.
(4) Taglit-Birthright a été fondé en 1994 par Yossi Belin, ministre israélien de la Justice. L’association qui a des antennes dans plusieurs pays, est co- financée par les milliardaires Charles Bronfman et Michael Steinhardt. En France, le programme Génération-Israël Taglit est co-financé par les collectes de l'Appel unifié Juif de France. Depuis 2001, plus de 5000 jeunes français juifs y ont participé.