Par Gilles Munier
Chaque jour qui passe apporte son lot d’informations qui laisse penser que les versions données par Claude Guéant, Bernard Squarcini et Amaury de Hauteclocque – patron du RAID, petit-neveu du Maréchal Leclerc – du parcours et de la mort de Mohamed Merah, sont un montage – pour le moins malhabile - destiné à tenir en haleine les médias et l’opinion publique en période électorale… et à brouiller les pistes. A nous faire prendre des vessies pour des lanternes…
Que ce soient ses voyages (notamment en Israël), son entraînement en Afghanistan, son passeport (français, puis algérien), l’origine de ses moyens financiers, ses armes, sa mort… tout est à remettre en question, y compris maintenant les meurtres dont il est accusé.
En effet, Maître Zahia Mokhtari, avocate du père de Mohamed Merah, doit donner à la justice française deux vidéos identiques d’une vingtaine de minutes où le « djihadiste » dit, notamment, à son interlocuteur des services de sécurité: « Pourquoi me tuer ? Je suis innocent ! ». Les armes découvertes dans sont appartement sont « des preuves fabriquées de toute pièce » dit-elle.
Le journaliste algérien Ramdane Belamri – du quotidien El Khabar - va plus loin. Il se demande même si Merah est l’auteur du meurtre des enfants juifs et du rabbin de Toulouse : « En plus des ambiguïtés sur le lien entre Mohamed Merah et les renseignements intérieurs » écrit-il, «il y a des informations cruciales sur la famille Merah qui pourraient aider à comprendre l’affaire et les meurtres de trois militaires français, trois enfants et un rabbin, qui lui ont été attribués. Ces informations qu’a obtenu El Khabar indiquent par exemple qu’un des frères de Mohamed était légalement marié à une femme de confession juive, et qu’une de ses sœurs vivait avec un ami de religion juive et qu’ils n’étaient pas encore mariés. Les observateurs doutent donc que Mohamed Merah ait réellement tué les enfants et le rabbin pour venger les enfants palestiniens, parce que s’ « il était l’auteur il aurait d’abord tué l’épouse de son frère ou l’ami de son frère, l’ami de sa sœur était probablement la plus proche personne à tuer, premièrement pour défendre l’honneur de la famille et deuxièmement parce que l’islam interdit à la femme musulmane d’épouser un non musulman » (1).
Selon une témoin du mitraillage des parachutistes à Montauban, le meurtrier était « assez corpulent » et avait « un tatouage ou une cicatrice au niveau de la joue gauche » (2). Ce signalement ne correspond en rien à celui de Mohamed Merah. S’agit-il de l’inconnu qui a expédié à Al-Jazeera les vidéos des tueries de Montauban et de Toulouse ?
(1) Un français d’origine maghrébine avait recruté Mohamed Merah dans les renseignements, par Ramdane Belamri (El Khabar – 1/4/12)
http://fr.elkhabar.com/?Un-francais-d-origine-maghrebine
(2) Montauban. Militaires exécutés. Témoin, elle a « vu le visage du tueur » (La Dépèche -18/3/12)
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