/image%2F0932250%2F20210424%2Fob_4a1fb0_g-m-2.jpg)
/image%2F0932250%2F20250518%2Fob_cb5a88_info.png)
Par Juan Cole (revue de presse : Informed Comment - 17 mai 2025)*
Ann Arbor – Erem News, basé à Abu Dhabi, rapporte que Abdul Hamid al-Dbeibeh, Premier ministre du gouvernement d'union nationale (GNU) de Libye reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli, a vivement démenti l'information publiée dans l'American Thinker par Jerome Corsi, qualifié par la Libye de “théoricien du complot notoire”, selon laquelle l'administration Trump serait en pourparlers avec le gouvernement libyen pour accueillir un million de Palestiniens.
À première vue, cette allégation est absurde. Les Libyens sont depuis longtemps farouchement pro-palestiniens et tout dirigeant coopérant avec le gouvernement extrémiste du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans le nettoyage ethnique de millions de Palestiniens de leur terre ancestrale serait renversé par des foules en colère qui feraient passer ceux qui ont traqué l'ancien dictateur Mouammar Kadhafi et l'ont achevé dans un fossé pour des enfants de chœur.
La position d'Al-Dbeibeh au poste de Premier ministre dans l'ouest de la Libye est déjà fragile. Reuters rapporte que trois de ses ministres ont démissionné vendredi après que plusieurs centaines de manifestants ont pris d'assaut son bureau et tué un garde de sécurité, exigeant son départ. Les ministres démissionnaires ont déclaré soutenir les manifestants. Au début de la semaine, la capitale a été secouée par des combats entre milices rivales qui ont fait huit morts, dont l'un des chefs miliciens, Abdulghani “Ghaniwa” Kikli. La population a reproché à Al-Dbeibeh de s'appuyer de plus en plus sur les milices.
Cette situation semble-t-elle propice à l'accueil de plus d'un million de Palestiniens brisés, qui veulent simplement rentrer chez eux comme tout le monde ?
Al-Dbeibeh, un homme d'affaires prétendant à tort être titulaire d'un diplôme d'ingénieur de l'université de Toronto, est arrivé au pouvoir en 2021, dans le cadre d'un processus soutenu par l'ONU, durant la pandémie de COVID-19. Il était censé organiser des élections peu après, mais ne l'a jamais fait, si bien qu'il ne dispose d'aucune base populaire véritable, juste du pouvoir dans sa ville natale de Misrata, où il travaillait dans le secteur du bâtiment sous Kadhafi. Ses détracteurs l'ont accusé de corruption après la révolution de 2011, mais il a survécu à ses adversaires.
L'est de la Libye est toujours sous l'emprise de l'homme fort Khalifa Haftar, chef de la soi-disant Armée nationale libyenne. La division tient en partie aux origines de Haftar, nationaliste laïc soutenu par l'Égypte et les Émirats arabes unis, tandis que le gouvernement de Tripoli penche plutôt vers les Frères musulmans, avec lesquels Al-Dbeibeh aurait des liens.
Le service de presse du Premier ministre a vivement critiqué l'article diffamatoire de Corsi, affirmant qu'il provient d'une “publication marginale” et n'a pas été écrit par un journaliste professionnel, mais par quelqu'un qui diffuse de longue date des théories du complot et des fake news. La rumeur selon laquelle la Libye serait prête à accueillir des réfugiés palestiniens est “totalement inventée” et ne repose sur aucune source fiable, a-t-il déclaré.
Le bureau a déclaré regretter que certains journaux libyens aient été bernés par ce canular et les a appelés à se fier uniquement aux déclarations officielles du gouvernement libyen.
“La Libye”, a déclaré le bureau du Premier ministre, “réaffirme sa détermination et son soutien à la cause palestinienne et au droit du peuple palestinien à vivre libre et dans la dignité sur sa terre, et réaffirme que sa politique à cet égard reflète les principes et les valeurs chers au peuple libyen”.
Sans offense au gouvernement libyen, qui a traversé de nombreuses épreuves au cours de la dernière décennie, quand Tripoli vous traite de théoricien du complot malveillant et de diffuseur de fake news, c'est une accusation très grave. Mais ils en ont trop vu pour ne pas savoir.
*Source : Informed Comment
Traduit par Spirit of Free Speech
Juan Cole est le fondateur et rédacteur en chef d'Informed Comment. Il est professeur d'histoire à l'université du Michigan, où il occupe la chaire Richard P. Mitchell. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Muhammad: Prophet of Peace amid the Clash of Empires et The Rubaiyat of Omar Khayyam. Suivez-le sur Twitter @jricole ou sur la page Facebook d'Informed Comment.
/file%2F0932250%2F20250203%2Fob_54e2bd_cook.webp)
/image%2F0932250%2F20240505%2Fob_3f829d_la-voix.jpg)
/image%2F0932250%2F20240506%2Fob_a7f746_lion.png)
/file%2F0932250%2F20240425%2Fob_6989f1_eau.webp)
/image%2F0932250%2F20250613%2Fob_ab3567_ouest.png)
/image%2F0932250%2F20250613%2Fob_ba768c_al.png)
/image%2F0932250%2F20250613%2Fob_0a935b_marche.jpg)
/image%2F0932250%2F20250612%2Fob_835661_al.png)