Par Kyle Anzalone (revue de presse : Antiwar – 4 janvier 2025)*
Avant que le président Joe Biden ne quitte ses fonctions, il approuvera une autre vente massive d'armes à Israël. La vente de missiles et d'obus d'artillerie pour un montant de 8 milliards de dollars intervient alors que les groupes de défense des droits de l'homme ont qualifié la guerre d 'Israël à Gaza de génocide.
Axios a rapporté vendredi :
“Le Département d'État a notifié au Congrès “de manière informelle” un projet de vente d'armes à Israël d'une valeur de 8 milliards de dollars qui englobe des munitions pour avions de combat et hélicoptères d'attaque, ainsi que des obus d'artillerie”.
L'auteur, Barak Ravid, n'a pas précisé ce que signifie “de manière informelle” au Congrès, ni si cela répond aux obligations de la Maison Blanche d'informer le Congrès des contrats d'armement.
La vente massive d'armes à Tel-Aviv intervient après qu'Amnesty International a déclaré que les attaques d'Israël à Gaza constituent un génocide.
“Les enquêtes d'Amnesty International ont trouvé des preuves suffisantes pour conclure qu'Israël a commis et continue de commettre un génocide contre les Palestiniens dans la bande de Gaza occupée, a déclaré l'organisation dans un nouveau rapport historique publié aujourd'hui”,
détaillait le rapport publié au début du mois de décembre.
La vente comprend des missiles air-air AIM-120C-8 AMRAAM, des missiles Hellfire AGM-114, des obus d'artillerie de 155 mm, des bombes de faible calibre, des kits JDAM et des bombes de 250 kg. Bon nombre de ces munitions ont été utilisées par Israël au cours de sa campagne d'extermination à Gaza, notamment lors d'attaques contre des cibles civiles.
En juin, CNN a rapporté qu'Israël a utilisé des bombes américaines de petit calibre lors d'une attaque contre une école qui a tué 40 civils. En octobre, le Washington Post a noté que
“l'administration Biden a fait l'objet de près de 500 rapports alléguant qu'Israël a utilisé des armes fournies par les États-Unis pour des attaques qui ont infligé des préjudices évitables à des civils dans la bande de Gaza”.
Amnesty International appelle les États-Unis et les divers États fournissant des armes à Israël à interrompre ce flux afin de mettre un terme au génocide.
“Les États qui continuent de livrer des armes à Israël actuellement doivent avoir conscience qu'ils violent leur obligation à prévenir le génocide et qu'ils risquent de se rendre complices d'un génocide”,
a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale de l'organisation.
“Tous les États ayant une influence sur Israël, en particulier les principaux fournisseurs d'armes comme les États-Unis et l'Allemagne, mais aussi d'autres États membres de l'UE, le Royaume-Uni et d'autres, doivent agir maintenant pour mettre fin immédiatement aux atrocités commises par Israël contre les Palestiniens de Gaza”, a-t-elle ajouté.
Israël reçoit la plupart de ses armes ( 78 %) des États-Unis et les responsables de Tel-Aviv ont reconnu qu'ils ne seraient pas en mesure de poursuivre leurs opérations militaires pendant plus de quelques mois si les États-Unis cessaient de leur apporter leur soutien. Depuis l'attaque du 7 octobre, les États-Unis ont fourni à Israël 22 milliards de dollars d'aide militaire.
Pourtant, M. Biden a été régulièrement décrié par les Républicains à Washington et par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour ne pas avoir fourni à Israël un soutien militaire suffisant.
Selon Axios, certaines de ces munitions proviennent directement des stocks américains. Toutefois, de nombreuses armes seront livrées ultérieurement. L'objectif de l'accord est de
“soutenir la sécurité à long terme d'Israël en réapprovisionnant les stocks de munitions critiques et les capacités de défense aérienne”,
a expliqué un fonctionnaire.
Kyle Anzalone est rédacteur en chef du site Antiwar.com et rédacteur en chef du Libertarian Institute. Il anime le Kyle Anzalone Show et coanime Conflicts of Interest avec Connor Freeman.
*Source : Antiwar