Par Jean Lévy (revue de presse : Commun Commune – 4/11/22)*
Au sein du grand ouest mondial, là où, dit-on, les valeurs démocratiques sont la règle, va-t-on se réjouir du résultat des élections en Israël ? L'extrême-droite, la plus radicale, essentiellement religieuse, la grande gagnante du scrutin, va permettre à Netanyahou, le chef du Likoud, de gouverner une nouvelle fois le pays. Malgré les charges de corruption qui pèsent sur sa personne, et dont il veut justement se prémunir en étant à nouveau Premier ministre.
En France, la prétendue "gauche" comme la droite assumée, et, bien sûr, les fidèles soldats du Président, tout ce beau monde, qui ne se lasse jamais de biberonner l'enfant chéri israélien, va se féliciter du retour de celui qui a toujours poussé à l'appropriation des terres arabes au profit de l'État juif et les colons, aidés par l'armée, chasser de leur terre natale, la population arabe.
À l'image de la "conquête de l'Ouest" yankee menée au détriment des natifs indiens,
Certes, le dernier gouvernement, aujourd'hui battu aux élections, participait à la réalisation de ces mêmes objectifs. Mais la coalition qui le soutenait comprenait un parti arabe, qui s'étant scindé, a disparu des travées de la future Assemblée, la Knesset. Et l'extrême droite y conforte ses positions pour imposer ses vues.
Et quelle extrême-droite !
Selon France info, l'allié de Netanyahou, Itamar Ben Gvir, est le représentant d'une extrême-droite religieuse messianique, identitaire et raciste, opposée à un État palestinien. On ne compte plus les propos anti-palestiniens et homophobes au sein de son parti Otzmah Yehudit, descendant d'un parti politique interdit dans les années 90 pour incitation au terrorisme. " explique Ilan Greilsammer, professeur de sciences politiques à l'université Bar Ilan.
Que penserons de ce cousinage nos élites si friandes d'Israël ?
Et toujours prêtes à dénoncer ailleurs les oppositions à l'ordre occidental, comme étant partout d'extrême-droite, un 'gros mot' utilisé pour disqualifier tous ceux qui n'accordent pas leurs violons avec les trompettes de la mort otanisées.
Mais peut-être aux yeux occidentaux, critiquer l'extrême-droite d'Israël, c'est faire preuve ...d'antisémitisme ?
*Source : Commun Commune