Revue de presse : Sputnik (7/1/18)*
Répondant aux allégations selon lesquelles les attaques de missiles des milices yéménites contre l’Arabie saoudite «prouvaient» que l'Iran fournissait des armes aux Houthis, le général Mohammad Ali Jafari, commandant du Corps des gardiens de la révolution a expliqué pourquoi il était impossible pour l'Iran d'envoyer des armes dans ce pays.
Réagissant, dimanche, à la batterie d'accusations formulées par les médias saoudiens, le général Mohammad Ali Jafari, commandant du Corps des Gardiens de la révolution iranienne, a déclaré qu'il était ridicule de suggérer que l'Iran puisse envoyer des armes, en particulier des missiles avancés, à un pays qui avait été sous le blocus de la coalition saoudienne pendant près de trois ans, commentant ainsi les informations selon lesquelles l'Iran soutiendrait les rebelles houthis au Yémen.
«Comment est-il possible d'envoyer des armes, en particulier des missiles, dans un pays qui est complètement assiégé, alors qu'il n'est même pas possible d'envoyer des secours médicaux et des vivres?», s'est demandé Jafari.
Plus tôt cette semaine, les médias saoudiens avaient déclaré que la dernière attaque de missiles des Houthis dans le sud de l'Arabie saoudite prouvait que «le régime iranien reste impliqué dans le soutien armé aux Houthis».
En ce qui concerne la source réelle des armes, l'officier supérieur a déclaré que le Yémen disposait d'un stock suffisant de ses propres missiles, que les rebelles houthis avaient «remis en état» avec succès.
«Les missiles tirés sur l'Arabie saoudite appartiennent au Yémen, qui les a révisé et a augmenté leur portée», a déclaré Jafari
Les remarques du général ont étoffé la réponse antérieure des autorités iraniennes aux allégations formulées par Nikki Haley en décembre. À cette époque, le ministre iranien de la Défense, Amir Hatami, avait déclaré que «des allégations aussi déraisonnables» de la part de l'émissaire américain «prouvent l'effondrement de la politique américaine dans la région et dans le monde» et étaient «ridicules et indignes». La propre mission de l'Onu en Iran avait publié une déclaration disant que les accusations américaines contre Téhéran étaient une tentative de couvrir les crimes de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen, avec laquelle Washington était complice.
La milice houthi aurait obtenu un certain nombre de succès surprenants contre les forces de la coalition saoudienne la semaine dernière. Dimanche, les Houthis ont affirmé que leurs défenses aériennes avaient abattu un avion de combat de la coalition. Les médias saoudiens justifiaient quant à eux l'accident par un dysfonctionnement technique et avaient déclaré que les pilotes de l'avion avaient été évacués en toute sécurité. Plus tôt cette semaine, la milice a publié une vidéo montrant des plongeurs de la marine houthie saisissant un drone sous-marin de la marine américaine quelque part au large des côtes du Yémen. Le 30 décembre, les Houthis ont annoncé avoir abattu un drone de surveillance saoudien.
Depuis 2014, le Yémen est en proie à un conflit armé opposant d'une part les rebelles houthis et les militaires loyaux à l'ex-Président Ali Abdallah Saleh — tué le 4 décembre dernier — et d'autre part les forces gouvernementales et les milices populaires soutenant le Président en exercice Abd Rabbo Mansour Hadi.
Les rebelles contrôlent le nord du pays et la capitale Sanaa où ils ont mis en place leurs propres organes de pouvoir. La coalition arabe dirigée par l'Arabie saoudite effectue depuis mars 2015 des raids sur les zones contrôlées par les rebelles houthis. Le conflit au Yémen a fait plus de 10.000 morts, dont environ une moitié de civils, selon l'Onu.
*Source : Sputnik
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