Assemblée générale des Nations unies (New York – 24/9/13)*
Grâce au nom de Dieu, le Tout-miséricordieux, le Très-miséricordieux
Louange au Seigneur des deux mondes, paix et bénédictions divines au grand Messager et aux Gens de la demeure
(…)
Généraliser les valeurs occidentales en tant que valeurs mondiales contredit l’honneur humain
Les mesures basées sur la force sur les plans économique et militaire pour assurer et pérenniser l’hégémonie et la suprématie d’antan s’effectuent sur le fond de toute une pléthore de cadres conceptuels dont tous sont aux antipodes de la paix, de la sécurité, de l’honneur de l’homme et des idéaux humains. Parmi ces cadres conceptuels figure notamment l’uniformisation des sociétés et la généralisation des valeurs occidentales en tant que les valeurs universelles.
Un autre cadre est la préservation de la culture de la Guerre froide et le partage du monde en deux camps de « nous les supérieurs » et de « l’autre inférieur ».
Autre cadre conceptuel est de créer une ambiance de phobie envers l’émergence de nouveaux acteurs sur la scène internationale.
Dans un tel contexte, les violences gouvernementales et non-gouvernementales, interconfessionnelles et sectaires voire raciales se sont exacerbées ; il n’y a aucun garant que la période de paix entre les superpuissances ne se laisse attraper par le piège du discours et d’actes violents.
L’impact catastrophique des lectures extrémistes et brutales ne devra pas être minimisé.
Le changement extrarégional des régimes politiques est très dangereux
Ceci dit, la stratégie de violence visant à supprimer les acteurs régionaux de leur champ de manœuvre naturel, les politiques du contrôle, le changement des régimes politiques depuis de l’au-delà des frontières et des efforts qui se font pour bouleverser les frontières politiques, sont très dangereux et engendrent la tension.
Le discours conventionnel politique international brosse un centre de civilisation avec des franges non-civilisées. Dans une telle image, la proportion de ce foyer de puissances mondiales avec les franges est une proportion autoritaire. La rhétorique centraliste du Nord et de marginaliste du Sud se trouve à l’origine de l’établissement d’une sorte de monologue au niveau des relations internationales.
La démarcation des frontières identitaires erronées et la xénophobie brutale ne sont que le résultat d’un tel discours.
(…)
Ce qui arrive au peuple opprimé palestinien est une violence structurale
M. le Président, Mesdames, Messieurs !
Rares sont les régions où la violence s’est avérée si destructrice qu’en Asie de l’ouest et en Afrique du nord. L’intervention militaire en Afghanistan, la guerre imposée par Saddam à l’Iran, l’occupation du Koweït, l’action militaire contre l’Irak, la politique violente et répressive à l’encontre du peuple palestinien, la liquidation des figures politiques et les civils en Iran, les attentats à la bombe dans différentes pays de la région dont l’Irak, l’Afghanistan, le Liban sont toutes des exemples de violence durant ces trois décennies dans cette région.
Ce qui arrive au peuple opprimé palestinien n’est que de violence structurale. La terre de Palestine est occupée.
Les droits élémentaires des Palestiniens sont de manière catastrophique bafoués ; ils sont privés du droit de retour à leur maison et à leur pays natal. Les crimes commis à l’encontre du peuple palestinien est une violence institutionnalisée. L’apartheid s’avère un terme très pâle ou trop faible pour la décrire.
La crise syrienne n’a pas d’issue militaire
La tragédie humanitaire en Syrie est un exemple douloureux de la propagation de violence et d’extrémisme dans notre région.
Depuis le déclenchement de la crise, depuis que des acteurs régionaux en acheminant des équipements et des armes vers la Syrie et en renforçant les groupes extrémistes, cherchent à militariser cette crise, nous n’avons eu de cesse d’insister sur le fait que la crise syrienne n’avait pas d’issue militaire.
On ne peut pas cacher derrière des expressions humaines, les objectifs stratégiques et expansionnistes et la perturbation de l’équilibre régionale.
L’objectif conjoint de la Communauté internationale consiste à mettre rapidement fin au massacre des civils innocents.
L’usage d’armes chimique interdit
La RII condamne dans les termes les plus vifs tout usage d’armes chimiques et se réjouit de ce que la Syrie ait adhéré à la convention sur l’interdiction de l’emploi d’armes chimiques. L’Iran croit que l’accès des groupes extrémistes et des terroristes à ce genre d’armes de destruction massive, constitue le plus grand danger auquel risque à avoir faire face la région.
Le recours illégal et inefficace à la menace ou à l’emploi de la force, non plus ne saura apaiser les violences, au contraire ils contribuent à étendre la crise dans toute la région. Le terrorisme et l’assassinat des innocents sont les manifestations les plus extrêmes de la violence et de l’extrémisme. Le terrorisme est un fléau global, extrafrontalier.
L’utilisation des drones contre les civils condamnés
Une autre forme de la violence et de l’extrémisme est celle qui se déroule au nom de la lutte contre le terrorisme. C’est une lutte qui implique les drones qui tuent les innocents. Il s’agit là aussi d’un acte répréhensible et condamnable. Il convient que je revienne sur le meurtre des savants atomistes iraniens. Pour avoir commis quel crime ont-ils été assassinés ? et la question qui mérite d’être posée à l’Onu et au Conseil de Sécurité est la suivante : les auteurs de ces assassinats ont-ils été condamnés ?
Les sanctions injustes, manifestation de la violence et du bellicisme
Les sanctions injustes constituent elles-aussi l’une des manifestations de la violence et qui sont essentiellement contre la paix et inhumaines. Ces sanctions, au contraire de la propagande qui est celle de leurs auteurs, ne nuisent pas aux gouvernements et à l’élite politique mais à la population civile qui est sacrifiée sur l’autel des querelles politiques.
N’oublions pas ces millions d’Irakiens qui ont pâti des sanctions couvertes sous le vernis des arguments légaux invoquées par les institutions internationales, ces irakiens qui sont morts, ou qui vivent toujours en souffrant mille martyrs du fait de ces mêmes sanctions. Ces restrictions sont brutales, violentes, qu’elles soient intelligentes ou non intelligentes, unilatérales ou multilatérales.
Les sanctions nuisent à ceux qui les décident
Les sanctions violent les droits de l’homme, le droit à la paix, le droit au développement, le droit à la santé, à l’éducation et tout bonnement le droit à la vie. Les sanctions n’aboutissent à rien d’autre qu’à la guerre, à l'anéantissement des hommes, quelle que soit le jeu de mot, le verbiage qui visent à les justifier. Les flammes qu’allument les sanctions ne consument pas seulement les victimes mais aussi ceux qui les décident et les imposent.
(…)
Il n’existe pas des solutions radicales aux crises mondiales
Nous apportons notre pleine appui à la paix basée sur la démocratie, et le recours aux élections libres aussi bien en Syrie qu’à Bahreïn et ailleurs. Et nous croyons qu’il n’existe aucune solution extrême pour des crises internationales et que ces crises ne peuvent être vaincues qu’en ayant recours à la sagesse, à l’interaction, à la modération. Ce n’est guère à l’appui du militarisme que la paix et la démocratie pourront être instaurés dans les pays du monde et au Moyen Orient. L’Iran cherche la solution aux problèmes, il ne cherche pas à en générer.
Il n’existe aucun problème ni crise qui ne soit solvable grâce au respect mutuel , au refus de la violence .
Accepter le droit nucléaire iranien, la solution la plus simple
Je reviens sur le dossier nucléaire iranien.
Accepter le droit naturel de l’Iran, le droit légal et inaliénable à avoir le nucléaire civil, ainsi que le prône le Guide Suprême de la Révolution islamique, est la solution la plus simple à cette crise.
Les principaux acteurs de ce dossier devront se fixer deux objectifs, objectifs qui se posent en deux composantes inséparables d’une solution définitive à cette crise.
Primo : le programme nucléaire iranien comme celui d’autres pays du monde devra avoir un aspect exclusivement civil.
La bombe atomique n’a aucune place dans la doctrine défensive iranienne
Je l’annonce ici et très clairement que l’objectif principal de l’Iran et ce mis à part les positions d’autres acteurs impliqués dans ce dossier, n’est qu’avoir accès au nucléaire civil.
Les armes de destruction massive n’ont aucune place dans la doctrine défensive de l’Iran et elles s’opposent aux fondements de notre croyance religieuse et nos convictions éthiques. Les intérêts nationaux iraniens exigent que nous dissipions les inquiétudes régionales au sujet de notre nucléaire.
Secundo : notre second objectif consiste à faire accepter le droit iranien à l’enrichissement et à d’autres activités nucléaires civiles et ce, sur le sol iranien. Le savoir nucléaire iranien est maitrisé en Iran et l’enrichissement est désormais au stade de la production en chaine. En ce sens, il est irréaliste et illusionniste de croire que les pressions illégales pourront arrêter en quoi que ce soit le programme nucléaire iranien.
(…)
Si Washington le souhaite, il est possible de gérer les divergences
J’ai suivi avec intérêt les propos d’aujourd’hui du président Obama. Il est possible de définir un cadre pour gérer les divergences irano américaines, à condition que les dirigeants américains en aient la volonté politique et qu’ils se refusent à suivre les groupes de pressions. Ce cadre devra être fondé sur base de respect mutuel, d’égalité des droits et des principes reconnus par le droit international. Ceci étant dit, nous attendons entendre une voix unique de la part de Washington
(…)
*Texte intégral :