Revue de presse
Extrait de The Wrath of Abbas, par Dan Ephron (Newsweek – 24/4/11) *
Dans la soirée du 17 février, M. Abbas a reçu un appel téléphonique à son bureau à Ramallah. Le président Obama était en ligne avec une demande. Les semaines précédentes, les manifestants arabes dans la région avaient renversé deux autocrates, dont un des plus proches amis arabes de l'Amérique, Hosni Moubarak. Des manifestations avaient eu lieu en Libye et au Yémen, et maintenant en Syrie. A Washington, les responsables craignaient que les manifestants s’en prennent aux relations qu’entretenaient les Etats-Unis avec ces dictateurs, et au soutien que Washington accorde à Israël. Obama ne voulait pas voir de drapeaux américains brûler. Mais, une résolution initiée par les Palestiniens devait être examinée le lendemain par le Conseil de sécurité et risquait de rappeler aux Arabes ce qu’ils détestent le plus lorsqu’il est question des Etats-Unis.
La résolution exigeait qu'Israël « cesse immédiatement et complètement toutes les activités de peuplement dans le territoire palestinien occupé», une position longtemps soutenue par Obama. Les Palestiniens avaient déclaré que pour la rédiger, ils s’étaient inspirés de déclarations publiques faites par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton. C’était mettre Obama dans une impasse. Les membres du Parti démocratique ont estimé qu'ils avaient suffisamment payé le prix, lors des élections à mi-mandat, de la position ferme prise par Obama lors de ses entretiens avec Netanyahu l'année précédente. Un veto américain aurait atténué les dommages. Mais, il aurait rappelé aux manifestants arabes le soutien inconditionnel américain à Israël.
Au téléphone, pendant 55 minutes, Obama a appelé le président palestinien à la raison, lui demandant de retirer la résolution. Il lui a dit : « c'est mieux pour vous et pour nous et pour nos relations », puis Obama est passé, poliment, à ce qu’Abbas décrit comme une « liste de sanctions », si le vote avait lieu. Entre autres, Obama l’a averti que le Congrès n'approuverait pas les 475 millions de dollars d'aide que les Etats-Unis octroient à l’Autorité palestinienne.
* http://www.newsweek.com/2011/04/24/the-wrath-of-abbas.html#
Nota : Mahmoud Abbas, discrédité par ses reculades incessantes face à Israël, a, cette fois, tenu bon. Le 18 février, le projet de résolution arabe condamnant la politique de colonisation israélienne a été examiné par le Conseil de sécurité : 14 membres l’ont approuvé, mais les Etats-Unis y ont opposé leur veto.
Après la parution de l’article dans Newsweek, Tommy Vietor, porte-parole de la Maison Blanche, a démenti les propos tenus par Abbas. Il a déclaré que le président de l’Autorité palestinienne a présenté les faits « de manière sélective », et que Barack Obama ne l’a pas menacé de sanctions.
Question :
le Congrès américain renouvellera-t-il l’aide de 475 millions de dollars à l’Autorité palestinienne ?