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Par Al Mayadeen English (Source : médias israéliens, le 9 juin 2025)*
La marine d'occupation israélienne a intercepté le navire humanitaire Madleen qui faisait route vers Gaza et l'a remorqué vers le port occupé d'Isdud.
La marine d'occupation israélienne a confirmé que le Madleen, un navire transportant de l'aide humanitaire dont Gaza a désespérément besoin, est remorqué vers le port d'Isdod en Israël, après que des soldats ont abordé le navire.
Le Madleen, lancé par la Freedom Flotilla Coalition, se trouvait à environ 100 milles marins (185 km) de Gaza lorsqu'il a été arraisonné.
Des drones israéliens ont encerclé le navire vers 3 heures du matin, heure locale. Les drones ont commencé à asperger le navire d'une substance blanche ressemblant à de la peinture avant que les commandos israéliens ne prennent finalement le contrôle du navire. La nature de la substance pulvérisée reste inconnue.
Le ministère des Affaires étrangères israélien a déclaré que le bateau faisait route vers les côtes occupées par Israël et que les passagers seraient renvoyés dans leur pays d'origine.
On ne rapporte aucun blessé parmi les 12 militants pro-palestiniens à bord, qui naviguaient vers Gaza pour sensibiliser l'opinion publique et acheminer de l'aide. Cependant, la Freedom Flotilla Coalition, qui a organisé le voyage, a perdu le contact avec le navire. Elle a diffusé des vidéos préenregistrées par les passagers, qui demandent l'aide de leurs pays d'origine.
Le Madleen a quitté la Sicile le 1er juin, un mois après que des drones israéliens ont bombardé un autre navire humanitaire en route vers Gaza.
La militante pour le climat Greta Thunberg fait partie des 12 militants actuellement détenus illégalement par Israël.
Le ministère israélien a publié une vidéo montrant les militants détenus escortés, accompagnée d'un message disant “Le spectacle est terminé”.
Plus tôt, la Freedom Flotilla Coalition a rapporté sur Telegram que les forces d'occupation israéliennes (IOF) ont arraisonné le navire militant Madleen.
Le groupe a indiqué avoir perdu le contact avec le navire, et une photo partagée par la coalition montre des passagers à bord du navire, les mains en l'air et portant des gilets de sauvetage.
L'équipage attaqué avec une substance non identifiée
Yusuf Ajiyseh, vice-président du Comité international pour briser le blocus de Gaza, a déclaré que l'armée israélienne a attaqué l'équipage avec une substance chimique non identifiée.
“Nous ne connaissons pas la nature du produit chimique utilisé contre l'équipage du Madleen”, a déclaré Ajiyseh à Al Mayadeen, promettant que la coalition internationale ne se laisserait pas intimider : “Nous continuerons d'envoyer des navires pour briser le blocus de Gaza”.
Zaher Birawi, chef du Comité international pour briser le blocus de Gaza, a lancé un appel urgent au “monde libre” pour qu'il fasse pression sur l'occupation israélienne afin d'assurer la sécurité des militants à bord du navire et de mettre fin à l'agression.
Les médias israéliens ont confirmé que la marine a pris le contrôle du navire et le remorque vers le port d'Isdod, où les militants vont être placés en détention en vue de leur expulsion.
“Gaza n'est pas seule”
Le Hamas a qualifié cette action de
“terrorisme d'État organisé” et de “violation flagrante du droit international et d'attaque contre des volontaires civils”.
Le groupe a salué les militants de plusieurs nationalités qui “ont tenu bon face aux menaces” et a réaffirmé que “Gaza n'est pas seule”. Le Hamas a tenu le régime israélien pour seul responsable de la sécurité des militants et a exhorté les Nations unies et les organismes internationaux à condamner cet acte.
Le Jihad islamique palestinien a également condamné l'interception, déclarant que les militants ont “dénoncé le silence et la lâcheté” des gouvernements et des institutions internationales.
“Ceux qui ont été enlevés ont répondu à l'appel de la conscience et de l'humanité, osant affronter l'une des armées les plus criminelles au monde”, a déclaré le groupe, ajoutant que cet acte constituait “un kidnapping dans les eaux internationales et une violation flagrante du droit international”.
Le Madleen fait partie de la Freedom Flotilla Coalition, un réseau mondial de militants et d'organisations qui œuvrent pour contester le blocus maritime imposé à Gaza. Malgré les interventions répétées d'Israël, la coalition continue d'organiser des missions visant à acheminer l'aide humanitaire et à mettre en lumière la crise humanitaire dans le territoire assiégé.
Israël profère des menaces flagrantes
Dimanche, le ministre israélien de la Sécurité, Israel Katz, a annoncé avoir donné l'ordre à l'armée d'empêcher immédiatement le Madleen d'atteindre Gaza. Dans une déclaration au ton provocateur, M. Katz a déclaré que le navire
“doit retourner d'où il vient” et que les forces d'occupation israéliennes “ne permettront pas au navire d'atteindre les côtes de Gaza”, menaçant d'utiliser “tous les moyens nécessaires” pour l'en empêcher.
Les provocations israéliennes ont suscité de vives critiques de la part de plusieurs États, l'Iran, la Turquie et la France dénonçant cette initiative comme une violation du droit international et une attaque contre des militants civils.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié cette interception d'“acte de piraterie”. S'exprimant lundi à Téhéran, le porte-parole du ministère, Esmaeil Baqaei, a déclaré :
“L'attaque contre cette flottille, puisqu'elle a eu lieu dans les eaux internationales, est considérée comme un acte de piraterie au regard du droit international”.
La Turquie condamne
La Turquie a également condamné cet acte, qualifiant l'occupation israélienne d'“État terroriste” après l'interception par la marine du navire qui transportait de l'aide vers la bande de Gaza assiégée. Les responsables turcs ont condamné cette opération comme une “violation flagrante du droit international”, avertissant que les actions d'Israël menacent la sécurité maritime et la liberté de navigation.
Dans une déclaration très virulente, le ministère turc des Affaires étrangères a déclaré :
“Cette attaque honteuse du gouvernement Netanyahu, qui menace également la liberté de navigation et la sécurité maritime, prouve une fois de plus qu'Israël est un État terroriste”.
Des sources diplomatiques turques ont déclaré à Middle East Eye que l'ambassade d'Ankara à Tel Aviv a immédiatement pris des mesures pour obtenir la libération de deux ressortissants turcs qui se trouvaient à bord du navire. Le navire a été intercepté tôt lundi matin et empêché d'atteindre Gaza.
Les deux citoyens turcs à bord ont été identifiés comme étant Yasemin Akar, qui possède la double nationalité turque et allemande, et Suayb Ordy.
La France demande la libération “sans délai” des volontaires
L'Élysée a annoncé que le président Emmanuel Macron a exigé la “libération immédiate” des six ressortissants français détenus par les forces d'occupation israéliennes alors qu'ils participaient à l'opération humanitaire.
Une déclaration de l'Élysée, citée par la chaîne française BFM TV, indique que
“le président de la République a exigé le retour immédiat de six de nos ressortissants dont le navire a été intercepté par les autorités israéliennes au large de Gaza”.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a ajouté que Paris a demandé la protection consulaire et l'accès aux citoyens détenus afin d'assurer leur retour rapide et en toute sécurité en France. Parmi les personnes détenues figure la députée européenne Rima Hassan.
*Source : Al-Mayadeen
Traduit par Spirit of Free Speech