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France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

Analyses, informations et revue de presse sur la situation en Irak et du Golfe à l'Atlantique. Traduction d'articles parus dans la presse arabe ou anglo-saxonne.


En Turquie, le chef kurde Abdullah Ocalan appelle le PKK à se dissoudre

Publié par Gilles Munier sur 27 Février 2025, 17:32pm

Catégories : #Abdullah Ocalan, #Turkiye, #PKK, #Rojava

Revue de presse : France 24 (27 févier 2025)*

Le fondateur et chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Ocalan, a annoncé, jeudi 27 février, la dissolution du mouvement armé et l'a appelé à déposer les armes.

"Tous les groupes doivent déposer les armes et le PKK doit se dissoudre", a ordonné Abdullah Ocalan dans une déclaration lue par des députés kurdes qui lui ont rendu visite jeudi dans sa prison au large d'Istanbul.

La Turquie attendait cette "déclaration historique" sous la forme d'un "appel à la paix" pour mettre fin à quatre décennies de violences.

"Appel à la paix et à une société démocratique – Abdullah Ocalan – 27 février 2025 - Imrali", était-il écrit face à plusieurs centaines de journalistes déjà installés.

Une délégation du parti pro-kurde DEM s'est rendue dans la matinée sur l'île-prison d'Imrali, en mer de Marmara, où elle s'est entretenue pendant trois heures avec le leader kurde, détenu à l'isolement depuis 26 ans.

"Détermination" à tourner la page de la lutte armée

Le leader kurde dit "assumer la responsabilité historique de cet appel".

Des centaines de personnes se sont rassemblées en dansant et en chantant dans plusieurs villes du sud-est à majorité kurde, dont Diyarbakir, pour la lecture de son message.

Des écrans géants ont aussi été dressés dans le nord de la Syrie et de l'Irak où vit également une forte minorité kurde.

Abdulah Ocalan, 75 ans, avait exprimé lors de précédentes rencontres avec des députés pro-kurdes sa "détermination" à tourner la page de la lutte armée.

"Si les conditions se présentent, j'ai le pouvoir théorique et pratique de transférer le conflit du terrain de la violence au terrain juridique et politique", avait-il assuré fin octobre à l'un de ses interlocuteurs.

Ses deux précédents appels à la trêve, au début des années 2000 puis en 2013 avaient fait long feu, cédant la place à des flambées de violence.

"Des millions de personnes prient pour une solution", a affirmé mardi le vice-président du DEM, Tuncer Bakirhan.

"Main tendue aux frères kurdes"

Cette fois, "la puissance militaire de la Turquie empêche depuis longtemps le PKK d'agir sur le terrain", souligne Boris James, historien français spécialiste des Kurdes.

Selon Tuncer Bakirhan, Abdullah Ocalan "ne veut pas seulement que les Kurdes soient libres de parler leur langue, mais que toute expression démocratique soit possible" dans le pays, a-t-il indiqué récemment.

Le gouvernement turc, qui a initié le processus par l'intermédiaire de son allié nationaliste du MHP, Devlet Bahçeli, a proposé de le sortir de son isolement après vingt-six ans de détention.

Une remise en liberté paraît cependant peu probable, étant donné les menaces de vengeance qui pèsent sur Abdullah Ocalan.

Le président Recep Tayyip Erdogan, qui s'est peu exprimé sur le sujet, a confirmé à plusieurs reprises la politique de "la main tendue aux frères kurdes", qui constituent la principale minorité de Turquie (20 % de la population environ), tout en accentuant la pression sur l'opposition, en particulier sur le parti DEM, dont dix maires ont été démis de leurs fonctions depuis leur élection l'an dernier.

C'est le cas du populaire maire de Mardin (sud-est) et figure du mouvement kurde, Ahmet Türk, 82 ans, qui s'est rendu jeudi à Imrali et a lu le message d'Abdullah Ocalan en kurde.

Des vagues d'arrestations ont été conduites contre des centaines de personnes - militants politiques, élus, artistes, journalistes - accusées de "terrorisme".

Cependant, et en dépit du charisme intact d'"Apo" Ocalan, une vaste incertitude pèse sur la réponse des combattants du PKK, pour la plupart repliés dans les montagnes de la région de Qandil, dans le nord de l'Irak.

"Ils peuvent arguer qu'Ocalan étant détenu, sa parole n'est pas libre et continuer le combat", redoute un diplomate occidental qui prédit alors une riposte militaire immédiate d'Ankara. 

La Turquie accuse aussi le PKK de combattre dans le nord-est de la Syrie au côté des Forces démocratiques syriennes (FDS).

Or les FDS sont soutenues par les États-Unis au nom de la lutte contre les jihadistes du groupe État islamique. Et nul ne connaît à ce stade les intentions de Washington, qui maintient des forces sur place, relève l'historien Hamit Bozarslan, de l'EHESS à Paris : "C'est la clé", soutient-il.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a appelé à plusieurs reprises les nouvelles autorités de Damas, alliées d'Ankara, à expulser "les combattants non syriens" issus du PKK. "Ce n'est pas seulement une menace pour notre sécurité, mais pour la région entière", a-t-il estimé.

*Source : France 24 (avec AFP)

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