- A l'approche du scrutin qui se tiendra le 9 juin, les appels à se mobiliser se multiplient, pour faire peser la question palestinienne au parlement européen
Par Feïza Ben Mohamed (revue de presse : Anadolu – 7 juin 2924)*
Alors que le scrutin des élections européennes approche à grand pas, les appels à se mobiliser fleurissent partout au coeur des réseaux pro-Palestiniens, qui espèrent que leur revendications seront portées à Strasbourg en cas de victoire de mouvements politiques favorables.
En France s'il existe une liste "Free Palestine" qui bénéficie d'une faible exposition médiatique et dispose de très peu de moyens, c'est bien la liste LFI (La France Insoumise), qui rassemble le plus d'intentions de vote de la part des électeurs sensibles à la cause.
Dans les manifestations qui sont devenues quasi-quotidiennes en France, ce sont bien les drapeaux du parti de Jean-Luc Mélenchon qui flottent au milieu de ceux de la Palestine, tandis que deux députés du groupe ont brandi, ces derniers jours, des drapeaux palestiniens dans l'hémicycle du palais Bourbon.
Mardi soir, devant la mairie de Nice pour réclamer le retrait des drapeaux israéliens, Nordine, qui concède n'avoir pas souvent voté aux européennes, confie à Anadolu "être déterminé à voter et à faire voter un maximum de personnes".
Le jeune homme assume son soutien à LFI pour "propulser la franco-Palestinienne, Rima Hassan, au parlement européen" et "faire peser sa voix sur plusieurs points comme la reconnaissance d'un Etat palestinien, des sanctions contre Israël et la restitution des terres volées et colonisées en Cisjordanie".
Dans la foule, samedi, au milieu de milliers de Niçois qui appelaient à un cessez-le-feu, plusieurs pancartes étaient visibles au coeur du cortège, appelant au vote.
"Le 9 juin, je vote" ou encore "pour la Palestine le 9 juin" pouvait-on lire, entre divers panneaux.
Interrogé par Anadolu, Faouzi, entrepreneur dans le bâtiment, explique qu'il souhaite lui aussi "tout faire" pour que la Palestine soit présente au scrutin de dimanche.
"J'irai voter avec mon keffieh. D'habitude, à part pour la présidentielle, je ne vote pas spécialement, mais cette année, j'ai décidé de ne pas laisser ma voix à l'abstention et j'ai demandé à toute ma famille, y compris mes parents même s'ils sont agés, d'aller s'exprimer par les urnes" explique le jeune homme.
Et de poursuivre: "Le contexte géopolitique nous oblige à prendre nos responsabilités. On ne peut pas venir manifester tous les jours avec des drapeaux et ne pas bouger lorsqu'on est appelé à notre devoir de citoyen. je sais qu'il y a à boire et à manger chez LFI mais la cause palestinienne dépasse tout".
Même son de cloche du côté de Yasmina, cadre de la fonction publique, qui raconte à Anadolu qu'elle a été jusqu'à "envoyer des messages groupés" à tout son répertoire "d'abord au moment de la clôture des inscriptions sur les listes électorales" (le 3 mai 2024 pour ces élections européennes), et désormais "à l'approche du jour J".
"J'ai envoyé des dizaines de messages pour dire à mes contacts d'aller voter mais j'ai aussi précisé qu'il fallait absolument voter LFI cette fois-ci même si on n'est pas toujours d'accord avec eux, ce sont les seuls qui sont au clair sur les questions d'islamophobie, et aujourd'hui encore plus sur la Palestine. Ils sont les seuls candidats dignes de nos voix à l'heure du génocide" conclut la jeune mère de famille.
Si la question palestinienne est bien présente dans l'esprit d'une partie des électeurs, elle représente désormais un véritable enjeu electoral du côté des candidats qui ont tous eu à se positionner au cours des divers débats organisés pendant la période de campagne électorale.
Interrogée fin mai sur la question, à l'occasion du grand débat organisé entre les principaux candidats par BFMTV, Manon Aubry a ainsi plaidé pour la reconnaissance de l'Etat palestinien, l'adoption de sanctions contre Israël et un embargo sur les ventes d'armes (et de composants).
Au terme de sa prise de parole, la candidate LFI en a profité pour interpeler Valérie Hayer, candidate macroniste, en lui demandant de se positionner.
Cette dernière a alors estimé que "les conditions ne sont pas réunies" pour cette démarche qui serait, selon elle, favorable au Hamas.
Pour l'heure, malgré la présence de LFI dans les rues aux côtés des manifestants quotidiennement mobilisés, c'est bien le RN (Rassemblement National) qui arrive largement en tête des sondages avec près de 33% des intentions de vote, suivi loin derrière par Valérie Hayer, créditée de 15%. La liste socialiste menée par Raphaël Glucksmann recolte pour sa part, 13,5% des intentions de vote, devant Manon Aubry qui pourrait recueillir 8% des suffrages.
*Source : Anadolu