- Déclaration de l'ancien président américain soutenant les attaques de l'armée israélienne contre l’enclave palestinienne assiégée
Par Iclal Turan (revue de presse : Anadolu – 6 mars 2024)*
L'ancien président américain Donald Trump a déclaré, mardi, qu'Israël devait "en finir avec le problème" dans la guerre qu'il mène contre le Hamas, tout en soutenant les attaques de l'armée israélienne contre la Bande de Gaza.
Interrogé par un présentateur de Fox News qui lui demandait s'il était dans le "camp d'Israël" et s'il était "en accord" avec la façon dont l'armée israélienne "menait le combat à Gaza", l’ancien président des Etats-Unis a répondu : "Oui. Il faut en finir avec le problème".
"Une invasion horrible a eu lieu", a-t-il déclaré, ajoutant : "D'ailleurs, cela ne se serait jamais produit si j'avais été président."
Interrogé sur l'appel au cessez-le-feu lancé par la vice-présidente Kamala Harris, le candidat républicain à la Maison Blanche a éludé la question.
"Je suis désolé que cela se reproduise à nouveau. Cela n'aurait jamais eu lieu - cette attaque contre Israël - et, de même, la contre-attaque d'Israël, car c'est bien de cela qu'il s'agit, n'aurait jamais eu lieu si j'avais été président", a déclaré Donald Trump.
Kamala Harris a critiqué Israël pour n'avoir pas fait assez afin de permettre l'acheminement de l'aide à Gaza et a appelé à un cessez-le-feu immédiat.
"Le gouvernement israélien doit faire davantage pour augmenter de manière significative le flux d'aide. Il ne peut y avoir d'excuses", a déclaré Harris, ajoutant : "Les habitants de Gaza meurent de faim. Les conditions sont inhumaines et notre humanité commune nous commande d'agir".
Le président Joe Biden, candidat à sa réélection, essuie les critiques des démocrates progressistes et des Américains arabes et musulmans pour son soutien "indéfectible" à la guerre menée contre Gaza, où les attaques israéliennes ont fait plus de 30 000 morts palestiniens.
Un groupe d'Américains arabes et musulmans, ainsi que de nombreux démocrates progressistes, ont exhorté les électeurs à se prononcer "librement" lors des primaires, pour protester contre la politique de l'administration Biden à l'égard de Gaza, exiger la mise en place d'un "cessez-le-feu permanent" face à l'attaque meurtrière d'Israël contre l'enclave palestinienne et la fin du soutien militaire inconditionnel des États-Unis à Tel-Aviv.
Le nombre de "votes libres" lors des primaires de la semaine dernière dans le Michigan a été dix fois supérieur à l'objectif de 10 000 bulletins fixé par les organisateurs de la campagne de protestation, atteignant 13 % des suffrages.
Joe Biden, qui a réaffirmé à plusieurs reprises le soutien indéfectible de Washington au "droit d'Israël à se défendre", après les attaques menées, le 7 octobre dernier, par le mouvement de résistance palestinien Hamas, a changé de ton ces derniers jours, accentuant progressivement la pression sur Tel-Aviv pour qu'il prenne des mesures visant à minimiser les dommages causés aux civils palestiniens et qu'il permette à l'aide humanitaire d'entrer plus facilement dans l'enclave.
L'administration Biden entend toutefois maintenir une aide militaire supplémentaire de 14 milliards de dollars à Israël, tandis que les États-Unis ont, par trois fois, eu recours à leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU pour empêcher l'instauration d'un cessez-le-feu humanitaire dans la Bande de Gaza.
Israël mène une offensive meurtrière contre la Bande de Gaza, à la suite de l’incursion transfrontalière menée, le 7 octobre 2023, par le mouvement de résistance palestinien Hamas. Les bombardements israéliens qui ont suivi ont fait au moins 30 631 morts et 72 043 blessés, entraînant des destructions massives et des pénuries de produits de première nécessité.
La guerre israélienne a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de pénurie aiguë de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.
Israël est poursuivi devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour "crime de génocide". Un arrêt rendu en janvier par la CIJ a enjoint Tel-Aviv de mettre fin aux actes à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.
Traduit de l’anglais par Mourad Belhaj
*Source : Anadolu