Adel Abbdel Mahdi, considéré à tort comme pro-français
Par Gilles Munier/
Lors de la visite que d’effectuer en Irak, Jean-Yves Le Drian – ministre français des AE - la France a « prêté » 1 milliard d’euros à l’Irak pour participer à la reconstruction du pays estimée à 71,9 milliards d’euros.
Pour les centaines de milliers d’Irakiens victimes des bombardements de l’aviation française et des obus des canons CAESAR (6 tirs par minute sur des cibles distantes de 40 km du front), c’est une aumône.
Ceux qui suivent l’évolution de la situation en Irak ne se font pas d’illusions. Comme pour les 480 millions d’euros « prêtés » à Haïdar Al-Abadi par Le Drian en 2017, les Irakiens savent qu’ils n’en verront jamais la couleur, ou si peu. Ce n’est pas pour rien que l’Irak est classé parmi les 10 pays les plus corrompus du monde.
Cette fois, le pactole a été augmenté et alloué à Adel Abdel Mahdi, 76 ans, nouveau Premier ministre chiite considéré, à tort, comme pro-français. Ce politicien de 76 ans, sans grand pouvoir, est un véritable caméléon: il a été successivement baasiste, baasiste anti-Saddam, communiste moscoutaire, communiste pro-chinois, et enfin pro-iranien... Élu le 24 octobre dernier - suite aux élections législatives… de mai 2018 – il n’est toujours pas parvenu à former un gouvernement digne de ce nom.
Les entreprises françaises en lice sur le marché irakien espèrent que le milliard d'euros offert par Le Drian servira, au moins, à graisser la patte aux bons décideurs au sein de la maffia qui accapare les richesses du pays. Mais, rien n'est moins sûr.
Dans "Fear : Trump in the White House", le journaliste Bob Woodward rapporte les propos tenus par Donald Trump à ses collaborateurs, en mars 2017, après avoir reçu le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi. Il décrit les responsables irakiens comme «le groupe de voleurs le plus accompli [qu’il ait] jamais rencontré ».
Les « Gilets jaunes » qui manifestent à Bassora en savent quelque chose. En 2018, les ventes de pétrole ont rapporté près de 60 milliards de dollars à l’Irak sans que leurs conditions de vie s’améliorent d’un iota.