Par Tony Paterson (revue de presse: The Independent, 22/9/15 - Traduction et Synthèse par Xavière Jardez)*
Le journal suisse, Der Tagesanzeiger, a rapporté que, selon ses investigations, les services secrets israéliens sont derrière une série d’attaques de cyber-espionnage très sophistiquées, lors des négociations sur l’accord nucléaire entre l’Iran et les Etats-Unis, la France, l’Allemagne et les quatre puissances dotées du veto à l’ONU.
Ses enquêteurs ont découvert que les hackers ont infiltré les caméras de surveillance des hôtels de luxe où séjournaient les délégations en Suisse et en Autriche grâce à un programme de haute technologie, appelée programme Trojan, d’une valeur de 50 millions de dollars, très certainement développé par les services secrets israéliens.
Avant que l’accord historique soit conclu, les services de sécurité suisses ont investi l’hôtel Président Wilson à Genève, pour y découvrir des preuves de ce qu’ils avaient soupçonné, à savoir des actes d’espionnage informatique d’Israël. « Les services de sécurité suisses soupçonnaient qu’Israël était derrière ces cyber-attaques avant même leur descente sur l’hôtel Wilson.- ils le sont toujours, rien n’a changé », rapportait le journal.
Les services de sécurité ont été alertés, au printemps dernier, quand les fabricants du logiciel anti-virus, Kaspersky Lab, ont détecté une attaque sur plusieurs de leurs ordinateurs installés dans des hôtels de luxe à travers l’Europe. Les enquêteurs ont rapidement établi que l’Iran avait utilisé ces établissements pour ses négociations sur son programme nucléaire très controversé, avec la France, l’Allemagne, la Russie, la Grande-Bretagne et la Chine. Sur la base de résultats, le procureur général de la Suisse a ouvert une enquête officielle après l’attaque du 6 mai et une semaine plus tard, les experts en cyber-crime investissaient l’hôtel Wilson.
La préparation de cette opération a été rendue difficile car plusieurs membres du service de sécurité propre à l’hôtel Wilson avaient, auparavant, travaillé pour les services secrets israéliens.
Le matériel confisqué incluait un logiciel qui montrait que le système informatique avait été infiltré par un programme de surveillance très puissant, le Duqu 2, semblable au Duqu Trojan, connu pour avoir été utilisé, autrefois, par les services de renseignement d’Israël. Un porte-parole pour Kaspersky Lab indiquait que Duqu 2 est « excessivement cher » et précisait qu’il demandait un savoir-faire qui « était hors des possibilités d’un criminel ordinaire ». Der Tagesanzeiger rapportait que le Trojan avait été utilisé pour accéder aux caméras de surveillance et au système de micros. Les hackers l’avaient aussi mis en place pour infiltrer les mêmes équipements dans les hôtels Beau Rivage Palace Hôtel à Lausanne qui avait aussi abrité les délégations au cours de l’été.
Photo : Logo du Mossad
*Source : Iran nuclear talks: Claims Israeli secret service 'bugged hotels' during decisive negotiations