Par Philippe Tourel (revue de presse - extrait : Afrique Asie.fr – 5/12/11)*
Concernant la relation avec les Frères musulmans, le président Assad a révélé qu’à plusieurs reprises, le régime syrien ouvert la voie au dialogue avec cette confrérie, mais ce dialogue n’a pas donné de résultats parce que les Frères musulmans campaient sur leurs positions. «Aujourd’hui nous ne sommes pas prêts à dialoguer avec eux, à moins qu’ils renoncent à ce qu’ils sont en train de faire». Assad fait la distinction entre les Frères musulmans en Syrie et le Hamas en Palestine (un mouvement issu des Frères musulmans palestiniens, lui-même très proche des Frères musulmans égyptiens), qui bénéficie du plein soutien de la Syrie.
Le plus étonnant... (...)... c’est la reconnaissance par le président syrien de certaines erreurs commises par le régime vis-à-vis de la mouvance islamique.
«Les islamistes ne forment pas un seul bloc homogène », reconnaît le président syrien. « Ils sont très divers. Même au sein des salafistes, on trouve des takfiri (qui rejettent tous ceux qui ne pensent pas comme eux et les considèrent comme des infidèles) ; comme on trouve des courants qui se contentent de faire de la prédication. Il y a aussi les Frères musulmans et les soufis ». « Notre erreur aura été d’avoir traité tous ces courants de la même manière forte, pourchassant même ceux qui parmi eux ne menacent aucunement la stabilité ou la sécurité de la Syrie. On a ainsi fermé de nombreux instituts religieux. La Syrie, qui constituait dans le passé, un pôle d’attraction pour les étudiants et chercheurs en théologie et études supérieures islamiques, venant de tous les pays arabes et islamiques, n’accomplissait plus ce rôle. »
* Extrait de "Bachar al-Assad, les Frères Musulmans et l’Occident", par Philippe Tourel