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France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

Analyses, informations et revue de presse sur la situation en Irak et du Golfe à l'Atlantique. Traduction d'articles parus dans la presse arabe ou anglo-saxonne.


Matez le “lion en furie” avant qu’il ne nous dévore !

Publié par Gilles Munier sur 17 Juin 2025, 06:27am

Catégories : #Iran, #Israel

Par Dennis Kucinich (16 juin 2025)*

Israël a encore aggravé la crise mondiale en lançant une attaque préventive contre l'Iran, dans le cadre d'une opération baptisée “lion en furie”.

Le gouvernement israélien, qui s'est livré en toute impunité à l'occupation illégale et au vol des sources d'eau, des terres agricoles, des maisons, des biens et des ressources énergétiques des Palestiniens par le biais d'un nettoyage ethnique et des crimes odieux de famine massive et de génocide à Gaza, a encore aggravé la crise mondiale en lançant une attaque préventive contre l'Iran, sous le nom de “Opération Lion rugissant”.

Cette fourberie meurtrière est d'une ampleur telle qu'il est impératif de lutter contre cette réalité effroyable.

Tenter de qualifier ces crimes de frappes défensives est une insulte faite à la raison. L'histoire montrera que le discours israélien sur la menace nucléaire iranienne n'était qu'un artifice censé justifier un renforcement de son arsenal militaire financé presque exclusivement par les contribuables américains.

Ce qui est présenté comme un acte de défense de la liberté d'Israël par les États-Unis n'est en réalité qu'un racket dont l'ampleur ferait rougir la mafia. Ce racket dispose de ses propres mécanismes. Les administrations démocrates et républicaines envisagent toutes deux depuis des décennies d'attaquer l'Iran. Les promesses du président Trump d'éviter la guerre tout en œuvrant en étroite collaboration avec Netanyahu ternissent la crédibilité du président, soit parce qu'il ne dit pas la vérité, soit parce qu'il se fait rouler dans la farine par les membres de son propre establishment en matière de politique étrangère.

Le gouvernement israélien définit désormais la liberté comme suit : liberté de commettre un génocide, liberté d'affamer une population sans défense, liberté de mener une guerre agressive, liberté de feindre et de mentir sur tous ses agissements inhumains à la face du monde, et d'exiger que tous s'y rallient sous peine d'être qualifiés d'“antisémites”.

Exiger de l'Iran qu'il renonce à sa production d'énergie nucléaire est une prétention non négociable, ce que tous les participants au JCPOA ont bien compris. C'est la première administration Trump qui a annulé l'accord limitant à 3,6 % l'enrichissement de l'uranium nécessaire à la production d'électricité pour les quelque 90 millions d'Iraniens.

Une fois cet accord résilié, l'Iran a été sans cesse accusé de chercher à enrichir de l'uranium à des fins militaires, donnant ainsi aux bellicistes américains et israéliens le prétexte de brandir la menace de mollahs fous dotés de l'arme nucléaire, dont l'unique objectif serait de détruire Israël. L'attaque contre l'Iran n'est donc qu'une manipulation cynique fondée sur le principe moralement dépravé “Frappez les autres avant qu'ils ne vous frappent”.

Un ensemble de lois internationales interdit les frappes préventives, mais lorsqu'il s'agit d'Israël, le droit international ne s'applique plus, nous amenant à nous demander pourquoi Israël souhaite rester membre des Nations unies ou, inversement, pourquoi l'ONU tient à son adhésion. Mais cette question revient à l'Assemblée générale.

Imaginez le dilemme de l'Iran s'il avait accepté l'autre exigence non négociable d'Israël, à savoir le retrait de ses systèmes de missiles balistiques. Il n'aurait pas été en mesure de riposter à l'attaque. Israël a cherché à obtenir le désarmement unilatéral de l'Iran pour pouvoir mettre en œuvre sa propre version de la “tactique de choc et effroi” : bombardements intensifs, puis, avec l'aide des États-Unis, invasion et changement de régime.

L'attaque contre l'Iran a été précédée de plusieurs mois de désinformation, de propagande et de tours de passe-passe diplomatiques de la part de l'Occident et d'Israël pour faciliter son exécution. Mais l'attaque lancée la semaine dernière est aussi, partiellement, une tentative de consensus parmi la population israélienne, afin que le Premier ministre israélien ne soit pas destitué pour crime en vertu de la loi israélienne, déposé par un soulèvement à la Knesset ou encore contraint de démissionner pour avoir échoué à ramener les otages.

Ajoutez à cela le déclin de l'économie israélienne, l'effondrement de son commerce international et, aujourd’hui, le lourd tribut payé par le peuple d'Israël face à la riposte iranienne.

À ce stade, il ne s'agit plus de Netanyahu, mais de la sécurité et du bien-être du peuple d'Israël. Au fur et à mesure que cette réalité s'impose à Tel-Aviv et ailleurs, Netanyahu pourrait bien avoir commis un suicide politique.

Le gouvernement israélien a compromis la sécurité de son peuple et celle du monde entier en attaquant la population civile iranienne et les infrastructures nucléaires de l'Iran, au risque de provoquer une fuite radioactive.

Le gouvernement israélien a toujours refusé de se conformer au droit international, tentant sans cesse de justifier ses agressions illégales en prétendant de manière perverse être la victime.

Les États-Unis ne doivent plus fournir aucun financement, aucun équipement, aucun ravitaillement ni aucune aide d'aucune sorte à Israël, et ils n'ont absolument pas à s'engager directement dans cette guerre.

Israël voulait une guerre avec l'Iran. Il l'a. Et il l'a bien cherchée.

Israël souhaite depuis longtemps entraîner les États-Unis dans ce conflit, et il ne fait aucun doute qu'il a agi dans l'espoir de pouvoir les y contraindre.

Il y a vingt-trois ans, M. Netanyahu a présenté l'Irak comme une menace pour les États-Unis et a été l'un des principaux auteurs de la campagne alarmiste qui a poussé les États-Unis à entrer en guerre, une guerre entièrement fondée sur le mensonge et la manipulation des services du renseignement, qui a coûté la vie à cinq mille soldats américains et à plus d'UN MILLION d'Irakiens innocents, pour une facture s'élevant à des milliers de milliards de dollars.

J'ai questionné M. Netanyahu lors d'une audience devant une commission du Congrès peu avant la guerre contre l'Irak en septembre 2002. Il avait clairement indiqué à l'époque que l'Iran figurait également parmi ses cibles, et qu'il comptait bien utiliser l'armée américaine pour atteindre cet objectif.

L'attaque contre l'Iran illustre clairement le mépris d'Israël pour l'Amérique.

Le but ultime de M. Netanyahu n'est pas la sécurité de son peuple. Il cherche à maintenir l'unité d'une coalition de racistes sanguinaires pour échapper à son propre emprisonnement.

Les États-Unis doivent réévaluer leurs relations avec Israël. Les actions préventives d'Israël mettent l'Iran en danger, et tentent d'entraîner l'Amérique dans une spirale infernale et vaine à l'échelle mondiale.

L'Amérique est le meilleur ami d'Israël. Mais on ne laisse pas ses amis commettre un génocide. Les amis n'entraînent pas leurs amis en guerre. Les amis ne mettent pas en péril la sécurité du monde à des fins politiques personnelles.

Le président des États-Unis doit intervenir pour faire passer les intérêts de l'Amérique avant tout.

La sécurité et le bien-être du peuple américain ne sont pas et n'ont jamais été une préoccupation de M. Netanyahu. Elle doit être celle du président des États-Unis.

Matez lelion en furieavant qu'il ne nous dévore !

Dennis Kucinich est un ancien membre du Congrès. Il a représenté la ville de Cleveland, dans l'Ohio, au Congrès américain pendant 16 ans.

*Source : The Kucinich Report

Traduit par Spirit of Free Speech

Articles de Denis Kucinich publiés sur France-Irak Actualité :

https://www.france-irak-actualite.com/search/Dennis%20Kucinich/

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