Depuis le début de l’offensive des forces rebelles syriennes contre le régime de Bachar el-Assad, se pose la question du rôle que Bagdad souhaite jouer dans le conflit.
Par RFI (5 décembre 2024)*
Moqtada el-Sadr lance un message clair aux autorités irakiennes : ni le gouvernement, ni la population, ni les partis, factions armées ou forces de sécurité ne doivent s’ingérer dans les affaires syriennes. Le leader religieux nationaliste pointe du doigt « ceux qui l’ont déjà fait », en référence aux factions chiites proche de l’Iran qui ont par le passé grossi les rangs des forces de Bachar el-Assad. Moqtada el-Sadr estime qu’il en va de la sécurité de l’Irak et que toute intervention en Syrie devrait être punie, rapporte notre correspondante à Bagdad, Marie-Charlotte Roupie.
La prise de position de l’influent clerc chiite dans ce débat qui anime la société irakienne depuis le début de l’offensive des forces rebelles chez le voisin syrien est rendue publique alors que le ministre des Affaires étrangères syrien est attendu à Bagdad. Il doit rencontrer le Premier ministre et ses homologues irakiens et iraniens ce vendredi. Tout le monde, en Irak, attend de savoir quel soutien les autorités décideront d’accorder au régime de Bachar el-Assad.
Interrogé par l'AFP, un responsable irakien a assuré que pour Bagdad la « ligne rouge » à ne pas franchir dans le cadre du conflit syrien serait si les « forces terroristes » progressaient vers l'est de la Syrie en direction de Raqqa et Deir Ezzor pour se retrouver « plus près de la frontière irakienne ». Ou en direction de la région de Damas qui abrite le sanctuaire chiite de Sayyeda Zeinab « sacré pour les chiites », a-t-il ajouté. Sous couvert d'anonymat, ce responsable du gouvernement a également évoqué comme ligne rouge « l'instauration d'un califat » qui deviendrait « une plateforme pour le terrorisme ».
Un responsable d'une influente faction armée irakienne pro-iranienne, s'exprimant aussi sous couvert d'anonymat, a affirmé que « jusqu'à maintenant », aucune décision d'intervenir en Syrie « n'a été prise ».
*Source : RFI