Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

Analyses, informations et revue de presse sur la situation en Irak et du Golfe à l'Atlantique. Traduction d'articles parus dans la presse arabe ou anglo-saxonne.


Moyen-Orient, le grand enfumage sur les raisons du chaos depuis et avant les accords Sykes-Picot

Publié par Gilles Munier sur 4 Septembre 2024, 10:26am

Catégories : #Irak, #Moyen-Orient, #colonialisme

Par Bernard Cornut *

L'articulation historique et stratégique entre les questions de la Palestine et de Mésopotamie, et  des couloirs d'export depuis la Mésopotamie (et le Golfe depuis l'émergence du gaz comme  remplaçant du pétrole pour la génération électrique et le chauffage) vers la Méditerranée Est, c'est  essentiel pour comprendre et faire comprendre l'histoire tragique du Moyen-Orient, y compris la  tragédie entretenue depuis 2011 en Syrie, pays situé entre Iraq et Palestine. Cette analyse devrait  aussi servir pour proposer, voire imposer, des solutions globales pour une paix juste et durable. 

Concernant le partage de l’Empire Ottoman entre les vainqueurs de la Guerre Européenne de 1914  devenue mondiale, il est important de relever des points d’histoire essentiels pour éclairer non  seulement les faits et les traités d’après-guerre, mais aussi les intentions des Empires d’alors, avant  l’été 1914 et avant la négociation entre les alliés français, britanniques et russes. Il s’agit aussi de  mieux comprendre et répartir les responsabilités, et ainsi dégager les points clé pour sortir toute  cette région du chaos. 

Visées de l’Empire Britannique sur toute la Mésopotamie, ses pétroles et un couloir vers Haïfa. 

Les négociations Sykes-Picot aboutirent à des lettres signées le 16 mai 1916 à Londres par le ministre  britannique Grey et l’ambassadeur français Cambon. Néanmoins des prétentions britanniques  antérieures furent clairement établies par les travaux du De Bunsen Committee, comité  interministériel de l’Empire Britannique sur ses buts de guerre dans la Turquie d’Asie. Entre le 12 avril et juin 1915, furent menées à Londres plusieurs réunions (secrètes alors)i où participa Mark Sykes,  c’est à dire avant le mandat de négociations confiées à lui et à François Georges-Picot à l’automne  1915. Dès juin 1915, la Mésopotamie toute entière, de Bassora au piémont du Taurus, était un but  de guerre britannique, incluant les 3 vilayets Bassora, Bagdad, Mossoul et en option une partie de la  province (Mutasarriflik) du Zor, plus étendue que le mohafazat syrien de Deir Ez Zor aujourd’hui, et  aussi un accès à un port méditerranéen, de préférence Haïfa ou Alexandrette. C’était justifié pour  l’exploitation future du pétrole affleurant en de nombreux endroits, et suspecté abondant. Si les  Anglais ont cédé à la demande des Français sur Mossoul dans l’accord de mai 1916, ils ont pris soin  que Kirkouk soit inclus dans leur zone d’influence. Après l’amère reddition britannique à Kut le 29  avril 1916, le général Maude réorganisa les forces britanniques et indiennes. En décembre 1916, elles  reprirent leur avancée vers Bagdad, occupée le 11 mars 1917, tout en dissuadant désormais leurs  alliés russes descendus en Perse de les rejoindre à Bagdad, alors qu’il ne leur restait qu’une centaine  de kmii

En 1905, Mark Sykes, alors jeune diplomate britannique à Constantinopleiii, a rédigé et transmis un  rapport sur les sources affleurantes de pétrole entre Bitlis, Mossoul et Baghdad (Report on the  Petroliferous Districts of Mesopotamia), à partir du travail d’un ingénieur allemand engagé par la  Liste Civile du Sultan. L’attaché militaire anglais, lui, avait déjà été l’auteur d’un article publié en mai  1897 avec une carte des zones pétrolières en Mésopotamie, et en 1904 il avait pu récupérer une  copie de la carte des zones pétrolières récemment dressée par un allemand employé du Syndicat  ferroviaire anatolien. Cette prospection allemande était menée dans le cadre légal de la concession  de la voie ferrée Konya Bagdad et au-delà vers Bassora, signée en 1902 entre une filiale ferroviaire de  la Deutsche Bank et l’Empire Ottoman. Car cette concession allemande lui avait accordé un droit  complet de prospection, exploitation et vente de produits miniers, pétrole inclus, sur une bande de  20 km de chaque côté du tracé prévu. L’ambassadeur britannique O’Connor transmit à Londres en soulignant « that many of the springs can be profitably worked before the completion of the Baghdad  Railway by mean of pipelines to the sea». Dès 1905 plusieurs visées concurrentes se font jour, envers  les ressources pétrolières de Mésopotamie et les voies de transfert. 

Dès avant 1914 fut créée à Londres la société Turkish Petroleum Companyiv autour du financier  Cassel, de Callouste Gulbenkian qui avait longtemps travaillé à Bakou et écrit un long article sur le  pétrole pour la Revue des Deux Mondes de mai 1891, et de quelques proches des Jeunes Turcs mis  dans la combine, la Deutsche Bank étant réduite à une part minoritaire. Cette TPC demanda début  1914 une large concession dans l’Empire Ottoman et s’arrangea pour qu’elle fût autorisée en juin 1914 par le Grand Vizir. Néanmoins cette concession de la TPC ne fut pas ratifiée par le Parlement  Ottoman avant la guerre, ce qui la fit contester ensuite par la Turquie, tandis que les Britanniques  l’annulèrent pendant la guerre pour éteindre tous les droits allemands, vu la présence de la Deutsche  Bank dans l’actionnariat. 

Un signe révélateur de la forte détermination des intentions britanniques est que le 23 mai 1914 la  London Petroleum Review titra « The Oil Deposits of Mesopotamia, a second Baku in the making ».  Trente ans avant, un tiers du pétrole mondial sortait de Bakou. Cet article annonciateur parut donc plusieurs semaines avant l’attentat de Sarajevo et la crise de juillet 14, cinq mois avant l’entrée en  guerre de l’Empire Ottoman aux côtés de l’Empire allemand qui lui avait proposé une alliance signée  secrètement le 2 août 1914. Néanmoins ensuite, de début août à fin octobre 1914v, alors que la  guerre européenne faisait rage, le gouvernement Jeunes Turcs se garda de provoquer la Russie en  Mer Noire, contrairement aux souhaits de l’Allemagne. Et surtout il avait proposé, secrètement aussi, à la Russie, à la France et à l’Angleterre de rester neutre, et même à l’Angleterre d’être son allié,  quitte à renier l’alliance avec l’Allemagne si l’Angleterre acceptait. En vain ! Pas de réponse positive  de Londres. Car pour l’Empire Britannique de l’été 1914, sous l’influence notamment de Churchill et  de l’amiral Fischer qui savaient l’importance stratégique du pétrole pour la puissante Navy, atout  majeur de la Couronne, l’Empire Ottoman devait être vaincu et démantelé, les bons morceaux  devant être récupérés, et surtout pas laissés à d’autres. 

Peu après l’arrivée de Bassora d’une force expéditionnaire navale anglo-indienne le 21 novembre  1914, puis à Qurna le 9 décembre, l’hebdomadaire illustré Le Miroirvi publia une photo sépia de  Bassora avec cette légende « Bassora définitivement occupée par les Anglais », terme qui reflète l’intention prédéterminée de l’Empire Britannique. 

En sus de leur présence dans l’Iraq placé sous mandat, les forces armées britanniques occupèrent  jusqu’au printemps 1926 deux petites provinces de la République de Turquie, Sirnak et Siirt, afin  d’obliger Atatürk à accepter le rattachement du vilayet de Mossoul à l’Iraq. Et non pas à la Turquie,  comme Mustafa Kemal l’avait prévu dans son Pacte National proclamé en 1919 au moment de la  reprise coordonnée des combats contre les occupants européens, Britanniques, Français en Cilicie, Grecs ayant débarqué sur la côte égéenne à l‘incitation des Britanniques. Pour proposer un tracé de  frontière entre la République de Turquie et l’Iraq sous mandat britannique, un comité de la SDN se  réunit à Bruxelles fin octobre 1924, et le tracé retenu s’appela dès lors la ligne de Bruxellesvii ! Atatürk  la refusa : les cartes de Turquie d’alors n’incluent aucun trait de frontière à l’est de Tell Abyad, bourg et gare sur la frontière séparant la Turquie de la Syrie sous mandat français qui comprenait alors  encore le sandjak d’Alexandrette. Après une brève reprise de combats en 1926 dans ces lointaines  provinces turques, Atatürk céda et un traité fut signé à Ankara. Cette frontière nord de l’Iraq ne fut  stabilisée qu’au début des années 1930. 

Les autres Empires européens avaient aussi des visées sur les bons morceaux de l’Empire Ottoman,  dès avant la crise de juillet 1914 et leur guerre européenne.

Visées de l’Empire russe sur Constantinople, les Détroits et les plaines irrigables de Mésopotamie. 

Les Russes et l’Eglise Orthodoxe lorgnaient sur Constantinople. Le traité de Berlin avait permis à la  Russie tsariste d’occuper 3 provinces orientales de l’Empire ottoman, Kars, Ardahan et Artvin.  L’armée tsariste avait en février 1914 préparé un plan secret interarmées d’attaque amphibie pour  conquérir Constantinople et les Détroits, plan validé par le Tsar Nicolas II en avril 1914viii, donc avant  la crise européenne de l’été 14. Le ministre russe de l’Agriculture lorgnait sur le potentiel des deux  grands fleuves Euphrate et Tigre pour l’irrigation et la production agricole. Après le début de la  Guerre, les Britanniques dirent aux Russes « Constantinople est pour vous » afin de les inciter à aider  l’offensive des alliés aux Dardanelles du printemps 1915, qui a lamentablement échoué au prix de  dizaines de milliers de morts de chaque côté. 

Les visées de l’Empire allemand sur la Mésopotamie, ses ressources et jusqu’au Golfe. 

L’Empire Allemand lui aussi avait des visées sur la Mésopotamie et quelques bons ports ottomans. Guillaume II avait beaucoup investi dans la connaissance de la région où il avait voyagé, notamment  en 1898. Vers la fin des guerres balkaniques, recevant un rapport de ses services sur des  mouvements de troupes tsaristes aux frontières ottomanes, le Kaiser y écrivit en marge le 30 avril  1913 : ce sont « des préparations au partage de la Turquie, qui est apparemment plus proche qu’on  pensait. … Veillons bien à ce qu’il ne se passe pas sans nous. Je prendrai la Mésopotamie,  Alexandrette et Mersin »ix. Depuis 20 ans, le Kaiser disposait d’une carte précise de Syrie et de  Mésopotamiex que son conseiller arabophone, Dr Max von Oppenheim, a fait dresser et imprimer en  1893. La visée impériale sur une ressource clé et de bons ports profonds pour la protéger et  l’exporter s’accompagnait d’une coopération en archéologie et en formations techniques et militaire. 

Un Empire français plus soucieux de cuivre, coton et soie et des écoles chrétiennes que du pétrole. 

En France, au tournant du siècle le quai d’Orsay avait été souvent alerté sur l’intérêt des pétroles de  Mésopotamie par des lettres d’un français turcophone de Toulouse qui s’était installé à  Constantinople comme précepteur des enfants du Sultanxi, et suivait de près les prospections et  publicationsxii sur ces sujets. Quand les négociations des alliés sur leurs buts de guerre  commencèrent, les dirigeants français étaient conscients des visées britanniques sur les pétroles de  Mésopotamie puisque le président du Conseil Aristide Briand précisa dans sa lettre d’instructions à  Picot, datée du 2 novembre 1915xiii « Il serait également souhaitable que les régions minières de  Kerkouk pussent être englobées dans notre domaine, mais il est à craindre que, sur ce point, les  Anglais se refusent à entrer dans nos vues. » 

Tout cela pour insister sur le fait établi qu’avant même le début des négociations formelles d’après  l’été 2015, l’Empire Britannique était décidé à contrôler toute la Mésopotamie, à cause du pétrole  surtout, et à empêcher que tout autre puissance, allemande, russe ou française, ne s’en empare. 

Le contrôle des robinets du pétrole pas cher, clé majeure de l’histoire du Moyen-Orient. 

L’histoire économique de la région fut explorée par quelques historiens français mais surtout des  auteurs anglo-saxons de culture anti-impérialiste, turcs et arabes, qui ont pu décrypter les intérêts  des Etats et des puissances industrielles et commerciales en ce début du 20ième siècle. C’était alors l’émergence des moteurs Diesel, en nombre et en puissance croissante (60 Cv par MAN en 1897, 700 Cv pour des sous-marins en 1907) et dès 1910-1912 commença la conversion des deux plus  imposantes marines de guerre, britannique et allemande, à la chauffe au fuel au lieu du charbon. La  nationalisation de l’Iraq Petroleum Company par le régime baathiste irakien survint le 1er juin 1972,  survenant après un bras de fer entre l’IPC et Bagdad au printemps 1972, et quelques mois après un  traité d’amitié et de coopération avec l’URSS en 1971. Cette nationalisation réussie influença de  façon essentielle toute la suite des évènements au Moyen-Orient, car le pétrole de Mésopotamie était connu désormais comme le moins cher à produire au monde, et sans doute le plus abondant,  car la Mésopotamie est une plaine encore en subsidence, comme me dit un jour de 1972 le grand  géologue français Louis Dubertret. 

La Mésopotamie était connue pour ses affleurements de bitume, cités dans la Bible, exploités au  temps d’Hammourabi, mentionnés sur des tablettes sumériennes. Et surtout cartographiés à la fin du  19ème siècle par les services de l’Empire Ottoman et des géologues européens. D’ailleurs le Sultan Abdül Hamid ne se priva pas d’acquérir pour l’Etat, et aussi sur sa caisse personnelle, des terrains  repérés comme pétrolifères, ce qui permit à l’un de ses héritiers xivde plaider la spoliation par les  Britanniques avec de nombreux avocats de divers pays, mais en vain pendant plus de 50 ans. 

Contrôles de la Mésopotamie et de la Palestine, deux objectifs liés dès 1900.  

Pourquoi insister sur cet éclairage ? Je suis convaincu depuis au moins 25 ans, par mes lectures  diversifiées et par mon expérience de tout le Moyen-Orient depuis 48 ans, que la question de la  Palestine, et surtout les soutiens précoces (disons de 1897 à 1925) et durables à l'entreprise sioniste  s'expliquent essentiellement par la volonté d’un certain contrôle de la Mésopotamie et de couloirs pour exporter ses pétroles, notamment jusqu’à un bon port de l’est méditerranéen. Cette volonté est  apparue dans les milieux pétroliers, financiers et stratégiques à partir des années 1890-1900. Puis  elle s'est renforcée à partir des émeutes et des incendies à Bakou en 1905xv, provoquant la chute de  cette production russe auparavant dominée par les Frères Nobel et aussi Rothschild qui avait installé une raffinerie près de Trieste et développé un circuit de transport du brut par une voie ferrée reliant  Bakou à Batoum puis en bateau via la Mer Noire et les détroits, donc sans passer par les plaine russes  et la Baltique pouvant geler.  

En 1901 Théodore Herzl s’était vu refuser par le Sultan la concession coloniale juive en Palestine qu’il  réclamait en proposant le rachat de l’écrasante dette ottomane et un crédit de 81 ans. Après avoir  obtenu au printemps 1902 d’énormes crédits de 3 grandes banques européennes, Crédit Lyonnais,  Dresdner Bank, Lloyds, Herzl retourna à Constantinople et là écrivit en français le 25 juillet 1902 une  longue lettre au Sultanxvi, incluant : « Par contre le gouvernement Impérial accorderait une charte ou  concession de colonisation juive en Mésopotamie – comme Votre Majesté Impériale avait daigné  m’offrir en février dernier- en ajoutant le territoire de Haïfa et ses environs en Palestine… » 

L’implication des intérêts américains au Moyen-Orient pendant et après la Grande Guerre. 

La guerre européenne déclenchée à l’été 1914 s’étendit à l’Orient dès l’automne, puis devint  mondiale quand les Etats-Unis s’en mêlèrent. L’énorme dette de guerre britannique était gérée par  des banques américaines, principalement JP MORGAN. Juste avant la guerre et à l’automne 1914,  Lloyd George, chancelier de l’Echiquier à Londres, craignait que la livre Sterling s’effondre,  notamment à cause des assurances maritimes garanties par le Trésor. Il avait sollicité les conseils de  Lord Rothschild : En quoi puis-je vous aider ? Je le lui dis. Il entreprit de le faire immédiatementxvii. En  1916, dans l’entourage sioniste (Brandeis, Colonel House…) et financier du président américain  Woodrow Wilson, des négociations s’amorcèrent pour le partage des dépouilles, et la garantie de la  dette britannique, au cas où l’Amérique viendrait au secours des Britanniques et de leurs alliés.  Depuis quelques années le mouvement sioniste américain fournissait des pièces d’or aux services  britanniques du Bureau Arabe du Caire afin de financer un réseau de renseignement. Ce réseau  d’informateurs, dit Nili, fut développé et géré par Aaron Aaronsohnxviii, à l’origine agronome  talentueux résidant près de Haïfa, vite soutenu par le mouvement sioniste américain. Quand Aaron  partit au Caire pour aider le Bureau Arabe à interpréter, le réseau fut animé par sa sœur jusqu’à son  arrestation et suicide. En 1915-16, ce réseau renseignait sur les positions des troupes ottomanes en  grande Syrie et tout au long de la voie ferrée du Hijaz, et notamment sur la localisation et l’état des  puits, car l’eau était requise en quantité pour les locomotives à vapeur qui formaient l’essentiel des moyens logistiques de l’armée ottomane. Pour sa campagne de réélection à l’automne 1916, le  slogan populiste de Wilson fut « America Out of the War ». Réélu, Woodrow Wilson fit entrer  l’Amérique en guerre en avril 1917. Le 2 novembre 1917, Lord Balfour signa sa fameuse lettre à Lord Rothschild pour affirmer un soutien britannique au projet de « foyer national juif » en Palestine…  Plus tard, en février 1922, Churchill écrivit à Curzon alors chef du Foreign Office « Je suis arrivé en  toute indépendance à la conclusion que tant que les Américains seront exclus d’une participation au  pétrole de l’Iraq, nous ne verrons pas la fin de nos problèmes au Moyen-Orient »xix. Churchill se  résolut alors à faire entrer un consortium de 4 sociétés pétrolières américaines dans le tour de table  de l’Iraq Petroleum Company en gestation, qui produisit ensuite près de Kirkouk, construisit un  oléoduc jusqu’à Haïfa et là une raffinerie. L’IPC dura jusqu’en 1972... 

Pour moi le messianisme sioniste et l'exploitation de sentiments et mythes historico-religieux  judaïques ne furent et ne restent qu'une façade, un enfumage, un moyen pour assurer l'adhésion des  masses dans les pays occidentaux. 

Il est temps que le débat soit ouvert sur cette question de fonds, notamment à l’occasion des  élections présidentielles en France. Seule une politique cohérente sur les affaires étrangères, énergétiques et environnementales, qui soit réaliste, juste, déterminée et ferme, aux niveaux  français, européen et de l’ONU, peut ramener la paix et un développement sain dans tout le Moyen Orient en assurant aussi l’atténuation du risque climatique et environnemental global.

Quelques notes bibliographiques multilingues.

i Voir ch.7 in: RUTLEDGE, Ian Enemy on the Euphrates. The Battle for Iraq 1914-1921 SAQI, London,  2014, 477p., bibliog., index. 

ii Voir ch. 7 The Russians in Persia et ch.9 1917 The Tsarist Empire at its zenith p.222, in McMEEKIN Sean The Russian origins of the first world war. Harvard Univ. Press, 2013; 323p. Bibliog. Index. iii Voir ch. 1 Indications of Oil, in RUTLEDGE 2014. 

iv Détails par ex. in KENT, Marian Moguls and Mandarins. Oil, Imperialism and the Middle East in  British Foreign Policy, 1900-1940. Frank Cass London 1993, 192. Bibliog. Index v Voir ALSAKAL, Mustafa, The Ottoman Road to War in 1914: The Ottoman Empire and the First  World War. Cambridge: Cambridge University Press, 2008. 226p. 

vi Magazine Le Miroir, collection personnelle de l’auteur. 

vii Détails in HOOPER, Charles A. L’Iraq et la Société des Nations. Paris : Pédone, 1927, 112p. viii McMEEKIN 2013 Op.cit. 

ix Voir in AKSAKAL 2008 Op. Cit. 

x Collection personnelle de l’auteur. Feuille Ouest de cette carte trouvée et acquise à Ankara. xi Voir BAREILLES, Roland Le crépuscule ottoman 1875-1933 Un Français chez le dernier grand sultan. Toulouse : Editions Privat, 2002. 366p. Bibliog. Index. Annexes 

xii L’ouvrage le plus détaillé sur le pétrole dans l’espace ottoman est en turc : EDIGER, Volkan Ş  Osmanlı’da neft ve petrol. Ankara : METU 2005, 472p. Bibliog. Index, Illustrations. Cet auteur  géologue, historien, économiste fut conseiller pour l’énergie de 3 présidents turcs Demirel, Sezer,  Gül. 

xiii Citée in extenso p 90-94 in : HOKAYEM, BOUMALHAB ATALLAH, CHARAF Documents  diplomatiques français relatifs à l’histoire du Liban et de la Syrie à l’époque du mandat : 1914-1946.  Tome 1 Le démantèlement de l’Empire Ottoman et les préludes du mandat : 1914-1919. Beyrouth Les  Editions Universitaires du Liban, Paris L’Harmattan, 2003, 809p.Index. Carte des accords Sykes-Picot. xiv SAMI, Mahmud E. The Quest for Sultan AbdülHamid’s oil assets. His heirs’legal battle for their  rights. Istanbul: The ISIS press. 2006. 174p. Appendices. 

xv Voir par ex. YERGIN, Daniel Les hommes du pétrole. Les fondateurs 1859-1945.Paris : Stock 1991  tome 1, 563p. 

xvi Lette reproduite en fac-simile in ENGIN Vahdettin Pazarlık. Istanbul : Yeditepe 2010. 213. Bibliog.  Index, Annexes (ouvrage en turc d’historien turc francophone). 

xvii p.121-122 in LLOYD GEORGE, David Mémoires de guerre t1. Paris : Fayard 1934, Trad. Charles  Bonnefon. 

xviii Voir GOLDSTONE, Patricia Aaaronsohn’s Maps The untold story of the man who might have  created peace in the Middle East. Orlando: 2007, Harcourt Inc. 344p. Bibliog. Index.  Le musée Aaronsohn installé dans les 2 maisons de sa famille au village de Zikhron Yaacov au sud de  Haïfa est instructif. 

xix Cité en anglais p. 119 in MEJCHER, Helmut Imperial quest for oil: Iraq 1910-1928; London: Ithaca  Press, 1976, 199p. Bibliog. Index.

Texte révisé les 18 et 21/01/2017 pour publication par CVPR-PO (Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient). Il avait été péalablement publié en annexe des Actes d'un colloque au Sénat en octobre 2016 pour le centenaire des Accords dits Sykes-Picot.

*Bernard Cornut; polytechnicien, auteur, 16 ans d'expérience professionnelle résidant en 6 pays du Proche et Moyen-Orient, ancien candidat Solidarités Ecologie Gauche Alternative aux Législatives de Paris 1èreen mars 1993, cofondateur et ancien président de la Coordination pour la levée de l'embargo imposé à l'Iraq, ancien gréviste de la faim (21 jours en septembre 1994), ancien gréviste des impôts de 1991 à mars 1998 avant saisie de salaire et compte bancaire et menace de saisie des meubles. Il est lauteur de Ben Laden ou Kyoto? Orienter l'Occident plutôt qu'occire l'Orient. L'Harmattan, Paris, 2003.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents