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France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

Analyses, informations et revue de presse sur la situation en Irak et du Golfe à l'Atlantique. Traduction d'articles parus dans la presse arabe ou anglo-saxonne.


Paris assomme Alger par son soutien au projet d’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine

Publié par Gilles Munier sur 28 Juillet 2024, 11:49am

Catégories : #Maroc, #Algérie, #Polisario

Quarante-huit heures ne s’étant pas écoulées sur la gifle assénée par les Palestiniens réunis à Pékin mettant Alger hors-jeu des tractations d’unification des factions palestiniennes, Paris annonce à Alger sa décision de s’aligner sur la thèse marocaine pour une solution définitive de la question du Sahara marocain

Par Hichem Aboud (revue de presse : Atalayar – 27 juillet 2024)*

Complètement groggy par une décision qu’elle qualifie d’inattendue, Alger a mis du temps à reprendre ses esprits pour réagir à l’information qui lui avait été transmise depuis quelques jours comme indiqué dans le communiqué du ministère algériens des Affaires étrangères. « La décision a été communiquée officiellement aux autorités algériennes par les autorités françaises ces derniers jours. »

A lire le communiqué du gouvernement algérien on comprend, aisément, que les dirigeants algériens ne voyant pas le coup venir étaient à court d’arguments pour « dénoncer » une décision d’un Etat souverain soucieux, tout d’abord, de ses intérêts politiques, économiques et stratégiques. 

Qu’Alger « prenne connaissance avec un grand regret et une profonde désapprobation de la décision inattendue (..) » c’est son affaire. Elle est libre d’éprouver les sentiments qu’elle veut. Mais, qualifier la décision d’un Etat souverain « d’inopportune et contre-productive » c’est un manque de respect inexcusable. Pis encore, Alger reproche à Paris d’avoir pris une position « sans équivoque et sans nuance au plan d'autonomie sur le Sahara occidental dans le cadre de la souveraineté marocaine ». Depuis quand la clarté des positions était-elle une tare ? 

Si les autorités algériennes ne s’attendaient pas à cette décision française, ce n’est nullement la faute à la France. Il suffisait aux diplomates algériens de prêter attention aux déclarationsaites par le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, au Maroc le 26 février 2024. Il déclarait clairement que le président Macron lui avait donné pour instruction « d’investir dans les relations franco-marocaines. » 

Le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné avait réitéré le soutien « clair et constant de Paris au plan d'autonomie marocain du Sahara occidental », assurant « vouloir progresser sur ce dossier ». « C'est un enjeu existentiel pour le Maroc. Nous le savons (...). Il est désormais temps d'avancer. J'y veillerai personnellement », avait déclaré le ministre français lors d'une conférence de presse au côté de son homologue, Nasser Bourita, annonçant également « vouloir construire un partenariat pour les 30 ans à venir avec le Maroc ». Cela s’était passé lors d'un déplacement à Rabat qui avait pour but de réchauffer les liens entre les deux pays après une série de crises diplomatiques. Deux Etats qui savent mettre fin aux crises politiques contrairement à l’Algérie dont les dirigeants prennent plaisir à faire perdurer les crises, à dessein, évidemment.

La décision française n’était guère inattendue. Il difficile de comprendre cette réaction tardive d’Alger. Une réaction maladroite à laquelle Paris a refusé de répondre, préférant l’ignorer.

En vérité la réaction algérienne, à la décision française, vient quelques jours après les propos tenus par l’ambassadrice américaine à Alger, Elizabeth Moore Aubin, le 18 juillet. Dans une interview accordée au site algérien d’information « La Patrie News » dans laquelle elle rappelait « Depuis 2008, la position des États-Unis est la même puisque nous considérons que le plan d’autonomie marocain est une solution viable. Nous n’avons pas du tout changé notre perspective sur cela en presque deux décennies ». 

Alger est restée muette et n’a nullement réagi. Deux jours après cette déclaration, la représentante de la diplomatie américaine à Alger assistait, à l’audience accordé par le président algérien Abdelmadjid Tebboune et son chef d’état-major de l’armée, le général Saïd Chengriha, au commandant d'AFRICOM, le général Michael Langley. Les deux plus hauts responsables n’ont pas émis la moindre protestation. C’est dire que le régime algérien fait dans le « deux poids, deux mesures » et n’agit nullement par principe comme il le prétend. Un régime qui se fâche contre les Espagnols et les Français mais ne bronche pas devant les Américains et les monarchies arabes du Golfe qui ont ouvert des consultas à Laayoune et Dakhla. Comme si de rien n’était. 

Faut-il rappeler, aussi, que le régime algérien qui fait de la question sahraouie une « cause sacrée » n’a pas daigné souffler mot sur ce sujet au cours de la réunion du sommet de la ligue arabe, tenue, pourtant, à Alger en novembre 2022. Et lorsque la carte géographique du Maroc avait été tronqué de ses contrées du Sud, les organisateurs algériens ont vite fait d’obtempérer aux ordres des représentants des pays participants, tout en s’excusant et en prétextant qu’il s’agissait d’une erreur technique. On était loin de ces déclarations vitriolées contenues dans le dernier communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.

*Source : Atalayar

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