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Téhéran, déjà acteur de la guerre à Gaza, et Islamabad, puissance nucléaire, ont échangé une bordée de missiles. Inquiétant.
Par Patrick Angevin (revue de presse : Ouest-France (Newsletter International – 18 janvier 2024)*
C’était écrit d’avance. L’armée de l’air pakistanaise a mené jeudi matin 18 janvier une série de frappes aériennes, en représailles à celle menée, deux jours plus tôt, par l’Iran sur son territoire. Au moins neuf personnes, dont quatre enfants et trois femmes, ont été tuées dans des villages frontaliers, ont rapporté les médias d’État iraniens.
Mais pourquoi diable l’Iran, déjà engagé depuis le 7 octobre à Gaza dans un bras de fer avec Israël et son allié américain, a-t-il pris le risque d’ouvrir un nouveau front ? Qui plus est, avec une puissance nucléaire comme le Pakistan ? Les Gardiens de la Révolution, le bras armé du régime des mollahs, ont déjà fort à faire dans trois pays où leurs alliés mènent des opérations de guérilla, en soutien au Hamas palestinien : le Hezbollah au Liban contre Israël, des milices en Irak contre les soldats américains, les houthistes au Yémen pour paralyser la navigation en mer Rouge.
Ne pas punir, c’est faiblir
En frappant mardi au Pakistan des bases arrière de Jaysh al-Adl, un groupe séparatiste baloutche, l’Iran savait qu’Islamabad réagirait. Mais, pour les Gardiens de la Révolution, il était hors de question de laisser impuni l’assassinat, revendiqué par Jaish al-Adl, d’un de leurs commandants, lundi, au Sistan-Baloutchistan. Dans le logiciel des Gardiens, ne pas punir une femme mal voilée, de jeunes manifestants pro-démocratie ou des revendications autonomistes, qu’elles soient kurdes ou baloutches, c’est faire preuve de faiblesse.
De son côté, pour justifier sa riposte, le Pakistan affirme avoir lui aussi ciblé des bases arrière d’un autre mouvement séparatiste baloutche, établi en Iran. Les deux pays font face à une forte contestation, parfois violente, de ce peuple musulman sunnite que leurs 1 000 km de frontière divisent, entre le Sistan-Baloutchistan iranien et la province pakistanaise du Baloutchistan.
*Source : Ouest-France (newsletter international)
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