La France aurait pour objectif d'exporter du gaz depuis l'installation de Shabwah afin de réduire la dépendance de l'Europe vis-à-vis du carburant russe.
Par News Desk (revue de presse : The Cradle – 18/8/22)*
Le gouvernement de salut national (NSG) au Yémen s'est dit préoccupé par ce qu'il a qualifié d'activité "suspecte" des troupes américaines et françaises stationnées au sud du pays déchiré par la guerre.
La discussion a eu lieu lors d'une session parlementaire tenue par des responsables du NSG le 17 août.
L'activité suspecte citée par le NSG fait référence à une affirmation de l'ancien ministre yéménite des Affaires étrangères, Abou Bakr al-Qirbi, qui a déclaré que la Légion étrangère française, une force militaire française composée de ressortissants étrangers, est arrivée dans la province yéménite de Shabwah pour assurer le contrôle de l'installation gazière de Balhaf.
L'ancien ministre a déclaré qu'il y a des "préparatifs français en cours pour exporter du gaz de l'installation de Balhaf … à la lumière de l'augmentation des prix internationaux du gaz", et dans une tentative de réduire la dépendance de l'Europe vis-à-vis du carburant russe dans le contexte de la crise énergétique mondiale exacerbée par le conflit en Ukraine.
Al-Qirbi a également suggéré que la décision française "pourrait être la raison des événements à Shabwah", faisant référence aux récents affrontements entre des groupes de mercenaires soutenus par les Émirats arabes unis et les forces du parti Islah affiliées aux Frères musulmans et au President Leadership Council (PLC) soutenu par l'Arabie saoudite. .
En juillet, Paris et Abu Dhabi ont signé un accord de coopération énergétique pour la production conjointe de gaz naturel liquéfié (GNL).
Selon des informations du début de l'année, la coopération énergétique entre les deux pays vise à assurer le contrôle des ressources gazières yéménites via l'installation de Balhaf, qui appartient à la multinationale pétrolière et gazière française TotalEnergies SE.
Al-Qirbi a noté que l'arrivée récente des forces françaises dans la région vise à "assurer la protection de l'installation".
La France a récemment fait l'objet d'un examen minutieux pour son implication dans la guerre brutale menée par l'Arabie saoudite contre le Yémen.
Le 2 juin, un certain nombre de groupes de défense des droits ont annoncé le dépôt d'une plainte devant un tribunal de Paris contre trois sociétés françaises productrices d'armes, alléguant qu'elles étaient complices de crimes de guerre commis au Yémen pour la vente d'armes à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.
Le peuple yéménite a exigé le retrait de toutes les forces étrangères occupant illégalement le pays, y compris les troupes militaires américaines récemment déployées, qui s'y trouvent sous prétexte de combattre le terrorisme et d'aider la coalition.
Selon Abdulaziz Saleh bin Habtoor, Premier ministre du Yémen, les récentes opérations de pillage menées par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite se sont déroulées sous les directives américaines, dans le cadre d'un plan de Washington visant à assurer le contrôle du pétrole yéménite par l'intermédiaire de ses alliés du Golfe.
*Source : The Cradle (version originale)