Par la rédaction d’Al Manar (28/7/22)*
L’un des moments forts de l’interview avec sayed Hassan Nasrallah, accordée à la télévision d’information libanaise al-Mayadeen est celui où il explique pourquoi l’entité sioniste va disparaitre.
Son PDG Ghassan Ben Jeddo lui avait demandé pendant les trois heures et demie d’entretien dans lequel il a fait un tour d’horizon sur tous les dossiers qui concernent le Hezbollah, comment se présente pour lui les perspectives pour ‘Israël’.
Sayed Nasrallah a énuméré des facteurs internes, régionaux et internationaux qui ne sont plus en sa faveur.
Il a rappelé sa profonde conviction que sa fin est proche, assurant que « nous n’aurons pas besoin de quarante années de plus ».
« Moi je fais partie de ceux qui croient et depuis longtemps, et compte tenu des innombrables indices qui en témoignent aujourd’hui, que cette entité n’a pas d’avenir. Cette entité qu’on surnomme l’entité provisoire. Selon la logique des choses, les lois de l’histoire, les lois divines pour ceux qui consultent l’histoire, les lois qui régissent les sociétés, cette entité n’a pas d’avenir… Ce que nous disions depuis 10 ans, 20 ans ou 30 ans, ou ce qui avait été suggéré par l’imam Khomeiny en 1979-1980 sur l’élimination d’Israël de l’existence est maintenant évoqué par les dirigeants israéliens eux-mêmes. L’ex-Premier ministre Bennett (Naftali), dans ses discours avant de prendre ses fonctions et après les avoir quittés, a parlé des dangers existentiels. Il en est de même aujourd’hui, dans cette entité, chez les responsables politiques , sécuritaires, les généraux, des professeurs universitaires. J’ai regardé une conférence qui discutait d’un livre dans lequel l’idée principal est qu’Israël ne peut perdurer. Il n’y a pas de prédisposition. L’ex-chef du Mossad dit qu’ils ont actionné les appareils d’autodestruction. Bien entendu ils parlent des causes internes en premier plan. Historiquement parlant, compte tenu des critères historiques, il dit que ceci commence par les conflits internes, s’en suivront les conflits externes qui rafleront cette entité. C’est ce qui va se passer…. Je vois (cet évènement) très proche. Leurs dirigeants et analystes se posent déjà la question si leur entité va pouvoir tenir 80 ans… En ce qui nous concerne nos croyons qu’il y a un ensemble de facteurs : les facteurs internes en premier, ils ont bien raison de le croire. De par leur culture, leur structure, … les choses se dirigent vers le pire…Dans le cadre des causes internes, il y a les causes économiques, culturelles, éducatives, religieuses…
En second lieu, il y a l’attachement du peuple palestinien (à sa terre). Aujourd’hui, l’esprit de résistance et la foi en la résistance et la persévérance sont au plus haut niveau. En dépit de toutes les circonstances difficiles qu’il a vécues durant ces 70 dernières années.
Troisièmement, la puissance de l’axe de la résistance qui croit en cette cause.
Quatrièmement, la situation internationale. Nous savons que celui qui a maintenu cette entité, implantée par d’aucun au cœur du monde arabe et islamique, et imposé à des centaines de millions de gens et aujourd’hui à un milliard et demi sont les super puissances étrangères. Les transformations internationales auront un impact très important. Les Européens vont edvoir se préoccuper d’eux-mêmes. Les indices se manifestent dès maintenant. L’ordre mondial devient un monde multipolaire. Des questions s’imposent sur les perspectives de la guerre russo-américaine en Ukraine. De même sur la Chine et les Etats-Unis. De même, on se demande vers où les USA vont-ils aller ? Depuis deux jours j’ai lu un sondage d’opinions réalisé par un centre d’études américain : 51% des Américains croient que les Etats-Unis vont connaitre une guerre civile. Si les Etats-Unis n’existent pas, ‘Israël’ n’existe pas. »
Sayed Nasrallah poursuit sur ce qui va s’en suivre : « La scène qui se présente devant moi est celle de gens qui plient bagages et se dirigent vers les aéroports, les ports, et les passages frontaliers avec la Jordanie et l’Egypte », (en souriant).
Force est de constater que dans cette scène, il estime que les Israéliens vont quitter la Palestine de leur propre chef.
Ce n’est pas la première fois qu’il présente cette prévision. Le Hezbollah dans son discours s’est bien démarqué de la rhétorique qui avait régné chez les mouvements de résistance palestinienne ou certains régimes arabes. L’élimination d’Israël chez lui ne passe pas la menace de « jeter les juifs dans la mer».
Il poursuit : « Il ne s’agit pas de prémonitions visionnaires ou occultistes… Ce sont les faits qui parlent d’eux-mêmes sur les plans interne, régional et international… un autre indice : quel est le nombre des Israéliens qui détiennent une double nationalité, le nombre des Israéliens qui disent qu’en cas de guerre, ils sont prêts à partir, sans même attendre ses résultats, dès le début. Que veut dire tout ceci? Il y a un peuple qui a été apporté sur une terre et on lui a fabriqué une cause qui n’est pas sienne. La preuve en est que d’autres choix avaient été suggérés : qu’ils se rendent en Ouganda, en Argentine ou en Ukraine. Ce sont les Anglais qui les ont apportés en Palestine et non pas la Thora. Ils savent très bien ce mensonge. C’est pour cela qu’ils ne sont pas prêts à se sacrifier pour rester en Palestine et la défendre c’est une terre occupée pour eux. Ils n’ont aucun lien avec elle. »
Et de conclure sur ce dossier : « tous les facteurs de maintien d’Israël régressent et s’estompent tandis que les facteurs de son élimination sont plus forts ».
*Source : Al Manar