La foule a scandé des slogans hostiles au président syrien Bachar el-Assad. Un fait inhabituel dans cette province à majorité druze, considérée comme favorable au régime.
Revue de presse : RFI avec Paul Khalifeh (7/2/22)*
À l’origine, les manifestations ont éclaté pour protester contre des mesures d’austérité prises par le gouvernement dans un pays où 90% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Mais la foule a ensuite scandé des slogans appelant à la chute du président Bachar el-Assad, rapportent l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et d’autres sources à Damas.
Il s’agit d’un fait inhabituel dans la province méridionale de Soueida. En effet, elle restée à l’écart du mouvement de protestation qui a secoué le pays pendant des années avant de se transformer en guerre civile.
Cette poussée de colère a été provoquée par la décision du gouvernement de supprimer plus d’un demi-million de cartes d’approvisionnement. Or ces dernières permettent à la population de se procurer des denrées alimentaires et du carburant subventionnés par l’État.
Plusieurs grands axes coupés
L’Observatoire syrien indique que les forces de sécurité se sont déployées autour des bâtiments gouvernementaux. Ce qui n’a pas empêché les manifestations de prendre de l’ampleur.
Des protestataires ont coupé la route Soueida-Damas et d’autres artères dans la province. Au moins vingt points de ralliement ont été dénombrés par l’ONG basée à Londres.
Les autorités ont fait intervenir des notables de la région pour tenter de calmer la colère des manifestants, qui ont refusé de se disperser tant que le gouvernement ne revenait pas sur ses mesures d’austérité.
*Source : RFI