Un Irakien fait du vélo sous un embrouillamini de fils électriques, le 13 juillet 2020 à Bagdad. | Sabah Arar / AFP
Le réseau électrique mal en point du pays attise la colère sociale.
Revue de presse : Korii (14/6/21)*
Après des années à négliger son réseau électrique, l'Irak se retrouve désormais au pied du mur. Des coupures de courant régulières et le mauvais état général du réseau alimente la colère sociale dans le pays, à tel point que ce sujet s'est retrouvé au cœur de plusieurs manifestations.
Le gouvernement irakien doit donc impérativement trouver une solution à ce problème qui menace son économie et rend le pays dépendant de l'Iran voisin. En plus de s'employer à rénover son circuit et ses centrales existantes, le pays désire se tourner vers le nucléaire.
Kamal Hussain Latif, le président de l'Autorité de régulation des sources radioactives, a annoncé que l'Irak souhaitait construire huit réacteurs afin de se doter d'une capacité de production de 11 GigaWatt supplémentaires. Le pays nécessitera pour cela d'être financé à hauteur de 40 milliards de dollars (32,8 milliards d'euros), par des partenaires qu'il remboursera sur vingt ans.
Selon Bloomberg, les officiels irakiens auraient examiné une proposition de construction de l'entreprise publique russe Rosatom et visité des réacteurs construits aux Émirats arabes unis par le Korea Electric Power Group. Des discutions auraient aussi été engagées avec la France et les États-Unis.
Or noir contre énergie verte
Les pays de la région, riches en pétrole, ont longtemps reposé sur leurs réserves d'or noir pour faire fonctionner des centrales électriques. Bloomberg donne l'exemple de l'Arabie saoudite, qui peut brûler jusqu'à un million de barils par jour durant la période la plus chaude de l'été, où les températures peuvent atteindre 50 degrés celsius.
L'Irak souhaite désormais s'alimenter d'énergies plus «vertes», et estime que le nucléaire représente la meilleure solution pour pivoter efficacement. Les 11 GigaWatt supplémentaires ne devraient cependant pas suffire sur le long terme et l'Irak songe aussi à lancer un plan de construction de panneaux solaires.
Ce n'est pas la première fois que le pays tente de se lancer dans le nucléaire. Pendant les années 1970, la France l'avait aidé à construire son premier réacteur atomique, Osirak. Le réacteur avait finalement été détruit par l'aviation israélienne en 1981, l'État hébreu accusant l'Irak de vouloir y construire une arme nucléaire.
*Source : Korii