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France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

Analyses, informations et revue de presse sur la situation en Irak et du Golfe à l'Atlantique. Traduction d'articles parus dans la presse arabe ou anglo-saxonne.


Une interview du général Qassem Soleimani

Publié par Gilles Munier sur 3 Octobre 2019, 10:25am

Catégories : #Iran, #Irak, #Syrie, #Liban

Un épisode de la guerre de 33 jours commenté par le commandant en chef de la Force Qods

Revue de presse : Press TV (1/10/19)*

À peine quelques jours après la diffusion d’un entretien du secrétaire général du Hezbollah réalisé par les journalistes iraniens, là où ce dernier décrit les moments forts de la guerre de 2006 contre Israël, le commandant en chef de la Force Qods du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le général Qassem Soleimani, accorde son premier entretien aux médias depuis qu’il a épousé le treillis de soldat il y a « 40 ans ». Le général dont le nom fait froid dans le dos de bien des militaires de haut rang en Israël et aux États-Unis évoque lui aussi les mêmes séquences de la guerre de 2006 que celles décrites il y a peu par Nasrallah. D’ailleurs en 2006 et au plus fort des combats les deux hommes se trouvaient à Zahiya au sud de Beyrouth au sein du QG du Hezbollah.

Preuve que toute nouvelle agression israélienne contre le Liban les verra encore bien ensemble sur le front de guerre anti-Israël. Le commandant Soleimani choisit surtout et non sans raison d’aborder le réel tournant que fût pendant cette guerre la destruction pour la première fois par un missile du Hezbollah d’un bâtiment israélien, « épisode qui a changé la règle du jeu de fond en comble ». C’est bien significatif, ce rappel historique d’une guerre qui a coûté définitivement à Israël sa dissuasion en termes de combat au sol et mis hors circuit sa marine. C’est encore plus significatif quand cet épisode est relaté en quelques jours d’intervalle par deux des principaux commandants de l’axe de la Résistance, Qassem Soleimani et Hassan Nasrallah dont les aptitudes pour combattre et gagner des combats sont connues de la partie adverse.

Dans une partie de son entretien, le commandant en chef de la Force Qods rappelle que la chose militaire, il la fait depuis 40 ans et qu’à cet égard la guerre de 33 jours lui parait encore unique à plus d’un égard : « Dans des guerres des évolutions sont trop rapides car les parties exposent aussitôt la guerre commencée, la totalité de leurs potentiels. Or le Hezbollah a agi par palier et à chaque étape, il a dévoilé un armement nouveau, une tactique nouvelle propre à prendre de court l’ennemi. Le Hezbollah n’a donc pas joué toutes ses cartes au début. Une phrase de Nasrallah sonnait sans cesse à l’oreille des israéliens et qui leur faisait diablement peur : « l’étape de Haïfa, l’étape post-Haïfa, l’étape de l’après post-Haïfa. Et le Hezbollah a continué ainsi pour se faire bien comprendre de l’ennemi. Et bien à chaque étape, il a sorti une nouvelle arme pour prouver à l’ennemi que le Hezbollah est bien capable de frapper l’ennemi dans sa profondeur stratégique. Israël a mis peu de temps pour comprendre que la Résistance a effectivement la capacité de traduire en acte sa parole et de briser les lignes rouges d’Israël. Les tactiques du Hezbollah, militairement efficaces, avaient aussi un aspect psychologique apte à provoquer crainte et confusion chez les israéliens »

Et Le commandant d’ajouter : « mais dans tout ceci il y avait un second point encore plus important : Israël croyait avoir réduit à néant les capacités du Hezbollah mais à chaque étape il se trouvait confronté à une nouvelle surprise. Israël prétendait avoir détruit les arsenaux de missiles et le lendemain il subissait un volume de feu encore plus important et dites-vous bien que le tir de missiles contre Israël n’était guère facile  les combattant ayant eu à opérer sous un ciel du feu et à distraire tout le temps la focalisation de l’ennemi ».

Plus loin dans ses propos, le commandant en chef de la force Qods est revenu sur le véritable tournant que fut la destruction d’une navette israélienne en plein guerre de 33 jours comme pour apporter un total discrédit sur les capacités  navales que s’attribue Israël alors qu’il a fait part de sa disponibilité à participer à une coalition de guerre navale contre l’Iran :

«  Ce à quoi Israël ne s’attendait pas du tout, ce qu’il l’a totalement pris au dépourvu, a été les missiles antinavires du Hezbollah. Le missile devait sortir de sa cachette, et être placée face à la mer alors mêmes que trois à quatre navette israéliennes veillaient constamment le trajet qui séparait l’entrepôt cachette des missiles et sa zone de lancement. Ce fut un moment délicat puisque les rumeurs couraient sur l’état de santé de Nasrallah que les médias donnait pour avoir été blessé et puis une semaine passait depuis le début de la guerre sans qu’aucun coup significatif ait pu être infligé à Israël. Seyyed Nasrallah s’apprêtait à enregistrer un discours pour mettre un terme aux rumeurs et il lui fait une information qui surprenne. Et bien alors qu’il s’apprêtait à prononcer la dernière phrase de son allocution a l’adresse des libanais, la nouvelle tomba : le premier missile antinavire supersonique du Hezbollah avait été tiré et il avait scindé en deux la navette israélienne. Alors Seyyed Nasrallah prononça  sa dernière phrase ainsi « Vous avez sous vos yeux une navette israélienne qui brûle ». Rappelons que la marine israélienne est dotée d’équipement propre à dévier ce genre de missiles mais ses équipements n’ont pas fonctionné. Cette navette détruite, le régime israélien a littéralement retiré sa marine du théâtre de la guerre…. Ce qui reste à commenter car comment concevoir que la marine de guerre d’un pays finisse par s’effacer au premier coup reçu ! Cela montre que, quel que soit le nombre de bâtiment de guerre de ce pays, il suffit d’un deux voire trois missiles tirés pour que la marine israélienne disparaisse de l’équation de guerre ; a l’époque un engin de 100 kilomètre de portée à mis hors-jeu la force navale israélienne. Il se peut que d’à une autre époque, d’autres engins d’une portée par exemple de 300 kilomètres suffisent à mettre hors-jeu la force navale israélienne. C’était une grande victoire qui a changé tout».

Pour les observateurs politiques qui suivent de près l’évolution de la situation sur le front opposant Israël à la Résistance, les propos du général Soleimani ne sont pas anodins. Haaretz affirmait il y a deux jours et en réaction aux attaques d’Ansarallah contre la coalition pro Riyad qu’Israël se tient prêt pour faire face à toute éventualité en mer Rouge «  Israël jouit d’une supériorité en termes navals par rapport à ses ennemis, écrivait le journal avant de citer le commandant en chef de l’Armée de l’air israélienne, Amikam Norkim : «  nos chasseurs bombardiers sont actifs en mer Rouge. Nos activités se déroulent en parfaite coordination avec nos forces navales dans cette région », s’est risqué à dire l’Israélien.

Le premier front de combat Israël/Axe de la Résistance serait la mer Rouge maintenant que l’Arabie saoudite a très clairement annoncé vouloir jeter l’éponge face à Ansarallah ?

*Source : Press TV

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