Par Gilles Munier/
Le raid de l’aviation israélienne sur Damas, dimanche 20 décembre dernier, qui a coûté la vie à Samir Qantar – haut responsable du Hezbollah libanais - et aux civils syriens d’un immeuble pose la question sur la nature des accords secrets conclus à Moscou, en septembre dernier, entre Vladimir Poutine et Benjamin Netanyahou. Ils s’étaient alors entendu sur un « mécanisme de prévention » afin d’éviter tout incident aérien. Une « ligne directe » entre Moscou et Tel Aviv avait été installée à cet effet.
Les deux avions de chasse israéliens ont donc pu violer l’espace aérien syrien, tirer quatre missiles et rentrer à leur base sans problèmes. Interrogé, le ministère russe de la Défense a refusé de commenter l’opération israélienne. Qu’en pense Vladimir Poutine ? Fermer les yeux sur ce genre d’opération ne peut que ternir son image dans les pays musulmans.
Le Druze Samir Qantar, ancien militant du Front de Libération de la Palestine (FLP) d'Abou Abbas - célèbre pour avoir été libéré lors d’un échange de prisonniers en 2008, après avoir passé 30 ans dans une prison israélienne - œuvrait pour la libération du plateau du Golan syrien dont l’annexion par Israël, en 1981, n’a jamais été reconnue par la « communauté internationale ».
Au Liban, le leader druze Walid Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste, lui a rendu hommage, en estimant que Samir Qantar « demeurera un symbole de militantisme et de résistance ».
En janvier dernier, l’aviation israélienne avait tué dans la partie syrienne du Golan, un général iranien et plusieurs membres du Hezbollah dont le jeune Jihad Mughniyeh, fils d’Imad Mughniyeh, autre haut responsable du Hezbollah libanais assassiné à Damas en 2008.
Photo : Samir Qantar