Par Gilles Munier /
Malgré l’exportation de plus de de 3 millions de b/j de pétrole, l’économie irakienne est dans une situation catastrophique. En cause : la mauvaise gestion du pays sous Nouri al-Maliki, la baisse du cours du prix du pétrole et le coût de la guerre contre l’Etat islamique.
Pour combler le déficit de son budget 2015, le nouveau gouvernement de Bagdad est obligé d’emprunter 2 milliards de $ au Fond Monétaire International (FMI), 1,4 milliards à la Banque mondiale, et d’émettre 5 milliards de $ d’obligations de trésorerie.
Ce n’est pas tout : Jamal al-Mahmadawi, député membre de la Commission Pétrole et Energie au Parlement, a révélé que le gouvernement devra aussi émettre 12 milliards de $ d’obligations pour rembourser les 21 milliards de $ qu’il doit aux sociétés pétrolières étrangères.
L’inflation est telle qu’Ali Alalak, gouverneur de la Banque centrale, s’apprête à retirer trois zéros sur les billets de banque…
Pour justifier l’état de l’économie irakienne, Ali Allaoui, deux fois ministre des Finances depuis le renversement de Saddam Hussein, parle de « dysfonctionnement massif » au sein du gouvernement. «Nous avions en charge un bateau à peine en état de naviguer, et des gens qui ne connaissaient rien à la navigation » !
Bien qu’il ait passé une grande partie de sa vie comme représentant du parti Al-Dawa à Manchester, Haïdar al-Abadi, nouveau Premier ministre, n’est pas connu pour ses connaissances en matière de gestion économique. Le Kurde Hoshiar Zebari, actuel ministre des Finances – ancien ministre des Affaires étrangères - non plus. Alors, vogue la galère… Pauvre peuple irakien !
Photo : Dinars irakiens