Par Greg Sargent (revue de presse : Washington Post – Extraits - 10/2/15)*
Allant à l’encontre du droit de l’exécutif américain d’organiser les visites de chefs d’Etat, le Congrès, où depuis les dernières élections partielles les Républicains font et défont lapolitique du Président Obama, a invité Netanyahou à parler devant une session conjointe des deux Chambres le 3 mars prochain.
De nombreux démocrates aimeraient voir s’éloigner cette affaire, écrit Greg Sargent dans le The Washington Post, car ils se trouvent dans une position inconfortable. Extraits :
« La controverse prend de l’ampleur avec les groupes libéraux, Credo Action et MoveOn (1)
qui ont lancé des pétitions appelant leurs élus à ne pas y participer. Il est honteux que le président du Congrès, Boehner, avec ce discours, puisse appuyer des élections en Israël ».
« MoveOn a fait campagne pour que la diplomatie d’Obama face à l’Iran réussisse afin d’éviter une nouvelle et inutile guerre au Moyen-Orient. Nous considérons l’option partisane du Congrès comme un coup direct porté à cette diplomatie et y répondrons si elle n’est pas annulée ».
« Quelque vingt démocrates ont signé une lettre à Boehner pour que ce discours n’intervienne qu’après les élections et les négociations actuelles avec l’Iran». Ces seules vingt signatures attestent de la répugnance des démocrates à se désolidariser d’Israël et si la presse utilise le mot « boycott » pour cette abstention, les Démocrates n’y voient pas un boycott organisé.
Certains d’entre eux ont même eu recours aux services de l’ambassadeur israélien Rod Dermer pour qu’il les aide à trouver une solution pour sauver la face : Netanyahou s’adressant à une réunion conjointe des deux Chambres sans pompe et décorum.
Il serait possible aux Démocrates de s’opposer à la tenue de cette session dans la mesure où elle pourrait saborder les présentes négociations avec l’Iran qu’ils ont soutenues sans en même temps paraître insuffisamment « pro-israélien ». « Le protocole, les précédents et les règles gouvernementales aidant, s’opposer au discours ne devrait pas être difficile à expliquer. Mais de nombreux Démocrates rechignent à le faire publiquement ».
Cependant, dans certaines circonscriptions tenues par les Démocrates, Netanyahou, selon certains sondages, n’est pas en odeur de sainteté et si la controverse s’intensifie, les Démocrates devront tenir compte de l’opinion de la base : sur Obama, sur Netanyahou, sur les négociations avec l’Iran qu’ils soutiennent, et prendre position.
Pour l’instant, nombre d’entre eux espèrent que Netanyahou comme Boehner reculeront ou que toute l’affaire s’évanouira d’elle-même, de sorte qu’ils n’auront pas à y répondre en public. Mais, avec un Netanyahou arc-bouté sur ses plans, il y a peu de chances que cela survienne ».
Note AFI-Flash:
La nomination du pro-israélien Ash Carter comme secrétaire d’Etat à la Défense en remplacement de Chuck Hagel, n’augure rien de bon en la matière.
Photo: Benjamin Netanyahou
*Source – version intégrale: http://www.washingtonpost.com/blogs/plum-line/wp/2015/02/10/netanyahu-speech-to-congress-puts-democrats-in-tough-spot/
Traduction et Synthèse : Xavière Jardez
(1) Pour info :
Pétition de Credo Action
Don’t let Republicans undermine President Obama's foreign policy
Pétition de MoveOn :