Par Gilles Munier
Robert Mugabe a remporté haut la main, et au premier tour, les élections du 31 juillet au Zimbabwe avec 61% des voix. L’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF), son parti, a les deux tiers des députés à l’Assemblée nationale. Comme il fallait s’y attendre, Morgan Tsvangirai, son challenger du Mouvement pour le changement démocratique (MDC - 34%), a aussitôt contesté les résultats, et a accusé Mugabe et Nikuv International Projects (NIP), la société israélienne qui a organisé en sous-main le scrutin, connue en Afrique subsaharienne pour être proche du Mossad, de fraude électorale à grande échelle.
Mugabe n’en a cure. Pour lui, le principal était que l’Union Africaine estime que les élections avaient été «libres et équitables ». Savourant sa victoire, il a déclaré au Bureau politique de la Zanu-PF que Tsvangirai n’était pas un ennemi, mais qu’il fallait regarder qui se cache derrière lui : les pays de l’Ouest, et de citer les Etats-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne. Qui en doute ? Ce n’est pas une raison pour taire que le « père-fondateur de la nation » s’est adressé une nouvelle fois aux Israéliens pour se faire réélire.
Le Zimbabwe Election Support Network (ZESN) qui disposait de 7000 observateurs sur le terrain affirme qu’environ un million d’électeurs ont été «systématiquement privés de leurs droits ». Le MDC aurait trouvé sur les listes 109 000 personnes âgées de plus de 100 ans (!), 838 000 électeurs inscrits avec le même nom, adresse et date de naissance mais un numéro d’identification différent, des noms d’électeurs inscrits à un endroit portés sur les listes d’autres bureaux … etc… Du déjà vu en d’autres lieux et du travail artisanal à côté de ce que Projects Nasini, un think tank sud-africain, a découvert : une encre indélébile qui ne l’était pas, et des bulletins de vote avec un filigrane spécial sur lequel la croix inscrite en face du nom de Mugabe apparaissait après à une réaction chimique. Si l’enquête le confirme, ce sera la première fois dans l’histoire qu’une fraude de cette nature est constatée, a déclaré la directrice du think tank. On n’arrête pas le progrès à Herzilia, dans la banlieue de Tel-Aviv !
Trois jours après les résultats électoraux controversés, Ron Asher, représentant de Nikuv à Harare, a préféré changer d’adresse. Les Occidentaux qui cherchent à renverser Robert Mugabe depuis des années parlent de « manque de transparence » et d’« irrégularités », mais se gardent de signaler qu’une société israélienne en est à l’origine.
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