Par Gilles Munier
La lutte d’influence entre le haut clergé chiite de Nadjaf en Irak et celui de Qom en Iran fait rage à propos de l’envoi ou non de miliciens soutenir le régime de Bachar al-Assad.
Tandis qu’en Iran, les grands ayatollahs émettent de fatwas enjoignant leurs fidèles à voler au secours des alaouites, ceux de Nadjaf qualifient les chiites irakiens se battant au côté des troupes gouvernementales syriennes d’éléments « désobéissants ».
Malgré son influence, le Grand ayatollah Ali Sistani semble toutefois battu en brèche par les partisans locaux du Guide iranien Ali Khameneï. L’ayatollah Haeri, installé à Qom, a présenté sur son Site Internet le djihad chiite en Syrie comme un « devoir » et des dignitaires religieux irakiens pro-iraniens ne cachent pas leur but de constituer des « entités révolutionnaires » prêtes à se battre pour « sauver le projet chiite », c’est-à-dire diffuser le khomeinisme dans leur pays, ce qui est loin d’être évident..
En Irak, l’Iran recueille néanmoins les fruits de dix années d’investissements dans les domaines caritatifs et religieux, via des ONG financées par son ambassade à Bagdad ou la Khomeini institution basée à Nadjaf. La défense du sanctuaire de Zeinab - fille de l’imam Ali enterrée près de Damas - est surtout utilisée comme prétexte pour mobiliser les jeunes chiites irakiens derrière les organisations pro-iraniennes car leur participation aux combats contre les rebelles de l’ALS ou contre le Front al-Nusra n’a rien de déterminant.
Source: Syria war widens rift between Shi'ite clergy in Iraq, Iran, par
http://www.courant.com/news/nation-world/sns-rt-us-iraq-politics-syria-20130720,0,3604547,full.story