Par Gilles Munier
Depuis des mois, Nouri al-Maliki réclamait des chasseurs F-16, des hélicoptères Apache, des armes sophistiquées et des drones-tueurs pour lutter contre « Al-Qaïda en Irak ». Il avait réitéré sa demande en Octobre dernier à Washington, lors de son entretien avec Barack Obama. Ses vœux ont été exaucés, du moins en partie.
Pour commencer, le père Noël Obama lui a livré 75 missiles air-sol Hellfire. Dix drones de surveillance ScanEagle suivront en mars pour localiser les camps d’entraînements dits « terroristes ». Selon le New York Times, Obama a autorisé les services de renseignement américains à indiquer au régime de Bagdad l’emplacement de ceux repérés par leurs satellites. En ce qui concerne les F-16 et les Apache, Nouri al-Maliki devra patienter.
Comme les généraux américains pendant la guerre et l’occupation de l’Irak, Maliki ne fait aucune différence entre Al-Qaïda et les organisations nationales de résistance, voire son opposition civile. Ces armes – et celles à venir - risquent donc d’être utilisées contre tous ceux qui lui sont hostiles, notamment les sunnites de la région d’Al Anbar qui manifestent contre leur marginalisation et sa dictature et, peut-être, un jour également contre les Kurdes.
En tout cas, les livraisons d’armes américaines au régime irakien ne règleront pas les problèmes de sécurité à Bagdad, Mossoul ou Kirkouk. Au contraire.