Par Amina Aouadi (revue de presse : Algérie 360 - 1er novembre 2024)*
Le journaliste Ihsan El Kadi, fondateur de Interface Médias a été libéré de prison dans la nuit de jeudi 31 octobre à vendredi 1er novembre, en vertu d’une grâce présidentielle accordée à l’occasion du 70e anniversaire du déclenchement de la Révolution.
Cette grâce, qui concerne au total 4000 personnes selon un communiqué de la présidence, s’applique aux détenus de droit commun et à ceux condamnés dans le cadre d’affaires d’atteinte à l’ordre public.
Des images et des vidéos de sa sortie de prison, accueilli par son épouse, sa fille et de nombreux confrères et sympathisants, ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux.
Arrêté le 24 décembre 2022 à son domicile de Zemmouri, dans la wilaya de Boumerdès, et placé en détention provisoire à la prison d’El Harrach le 29 décembre par un juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed, Ihsane El Kadi avait été condamné en appel le 18 juin 2023 à sept ans de prison, dont cinq ferme.
Il a bénéficié d’une réduction de peine de 24 mois dans le cadre d’une grâce présidentielle partielle accordée à l’occasion de la fête de l’Indépendance, le 5 juillet dernier.
Grâce présidentielle pour Ihsane El Kadi et plusieurs journalistes algériens
Le journaliste était poursuivi pour avoir « reçu des sommes d’argent et des avantages d’individus et d’organisations à l’intérieur et à l’extérieur du pays, en vue de s’engager dans des activités susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’État et à sa stabilité ».
Lors de son procès, ses avocats avaient soutenu que les fonds reçus par El Kadi, à l’origine de sa poursuite judiciaire, étaient en réalité un transfert de sa fille résidant à l’étranger, destiné à régler les difficultés financières de sa plateforme médiatique qui employait un nombre limité de journalistes et de techniciens. Cette plateforme a été dissoute fin 2022, peu après son incarcération.
Rappelons que Ihsane Kadi est le dernier lauréat du « Prix Omar Ourtilane », qu’il a obtenu en 2019. Par ailleurs, plusieurs activistes du Hirak ont également recouvré la liberté dans le cadre de cette grâce présidentielle, à l’image du «poète du hirak», Mohamed Tadjadit.
Il convient de noter que la grâce présidentielle a également bénéficié à d’autres journalistes, tel que le directeur du site Algeria Scoop Omar Ferhat et son rédacteur en chef Sofiane Ghirous. Ces derniers avaient été arrêtés et condamnés pour avoir diffusé une vidéo présentant des plaintes de jeunes entrepreneurs concernant des discriminations régionales.
*Source : Algérie 360
A propos d’Ihsane el-Kadi, sur France-Irak Actualité : ICI