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France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l'Atlantique

Analyses, informations et revue de presse sur la situation en Irak et du Golfe à l'Atlantique. Traduction d'articles parus dans la presse arabe ou anglo-saxonne.


Pourquoi la candidate Jill Stein pourrait faire perdre la présidentielle américaine à Kamala Harris

Publié par Gilles Munier sur 27 Octobre 2024, 10:05am

Catégories : #Trump, #Kamala Harris, #Jill Stein

Par Camille DESCROIX (revue de presse : Ouest-France – 24 octobre 2024)*

Pour la troisième fois consécutive, la candidate du Parti vert Jill Stein se présente à l’élection présidentielle américaine. Même si elle n’a aucune chance de l’emporter, elle représente une véritable menace pour les démocrates. On vous explique pourquoi.

Dernière ligne droite dans la campagne américaine. Outre Kamala Harris et Donald Trump, cinq candidats sont en lice pour l’élection présidentielle américaine du 5 novembre. Parmi eux, l’écologiste Jill Stein qui fait de l’ombre à la candidate démocrate. Bien qu’elle n’ait aucune chance d’arriver jusqu’à la Maison-Blanche (elle est créditée d’environ 1 % dans les sondages, ndlr), elle pourrait ravir un nombre de voix conséquent au camp démocrate dans certains États clés, comme le Wisconsin ou la Pennsylvanie, et ainsi faire basculer l’élection en faveur du trublion républicain. Un scénario catastrophe que les démocrates veulent éviter à tout prix.

Elle représente la gauche radicale

« Le système politique est cassé. Les deux partis sont à la botte de Wall Street. Je m’appelle Jill Stein et je me présente à l’élection présidentielle pour offrir ce choix aux citoyens », affirme d’emblée la candidate du Parti vert (Green Party) dans une vidéo sur son site de campagne.

Cette ancienne militante écologiste, née à Chicago et diplômée d’Harvard, se présente pour la troisième fois à l’élection présidentielle américaine. Située très à gauche sur l’échiquier politique, elle propose un « programme pro-ouvrier, antiguerre et d’urgence climatique ».

Elle défend notamment un accès universel aux soins de santé, le droit à l’emploi et une éducation publique gratuite. Elle fait également de la défense de l’accès à l’avortement un de ses piliers de campagne, rappelle RFI.

La communauté musulmane l’adoube

Mais, c’est sa prise de position dans le conflit au Proche-Orient qui la différencie le plus des démocrates. Issue d’une famille juive, elle défend fermement la cause palestinienne, dénonçant un « génocide » à Gaza et des « crimes de guerre » de la part d’Israël.

Elle bénéficie donc d’un fort soutien de la part de la communauté arabo-musulmane, très nombreuse dans l’État-clé du Michigan, par exemple, où tout peut se jouer à la dernière minute. Contrairement à Joe Biden, Kamala Harris s’est montrée plus critique à l’égard de la guerre menée par Israël, mais pas suffisamment pour certains électeurs qui pourraient se tourner vers la candidate écologiste.

« Les démocrates ne peuvent pas gagner sans le soutien de la communauté musulmane. Cette communauté est sortie de leur giron et n’y retournera pas, à moins que les démocrates décident qu’il est plus important pour eux de remporter l’élection que de perpétrer un génocide », affirmait cette ancienne médecin dans une interview au magazine Newsweek en septembre dernier.

Au-delà de l’électorat arabo-musulman, elle touche également des électeurs en rupture avec le système bipartite américain. « C’est vers elle que sont susceptibles de se tourner des électeurs plutôt jeunes, ancrés très à gauche, critiques du soutien de Washington à Israël et de la politique économique de l’administration Biden, et déçus du manque d’avancées en matière de droits civiques. C’est-à-dire ceux qui ont manifesté sur les campus au printemps », détaille à RFI Vincent Michelot, professeur d’histoire politique des États-Unis à Sciences Po Lyon.

Les démocrates la craignent

Chez les démocrates, la peur de voir la candidate du Green Party siphonner les votes de Kamala Harris est telle que le parti a financé des spots publicitaires contre elle dans les États du Blue Wall, qui votent traditionnellement démocrate, soit le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin. L’un d’eux s’intitule « Un vote pour Stein et est en réalité un vote pour Trump » et montre le visage de la candidate se métamorphosant en celui de l’ancien président.

« Jill Stein a aidé Trump une fois. Ne la laissez pas recommencer », peuvent également lire les Américains dans une campagne publicitaire diffusée dans les rues de Détroit, Lansing ou Ann Arbor. Les proches de la candidate l’ont même supplié d’abandonner sa candidature à la présidence, révèle le New York Times . « En ce qui concerne ses engagements politiques, elle n’a pas de soutien dans notre famille. Quand elle nous a dit, en octobre 2023, qu’elle serait à nouveau candidate, nous lui avons demandé de se retirer », confiait l’un de ses fils au quotidien américain.

La débâcle de 2016 dans tous les esprits

Alors que le scrutin s’annonce extrêmement serré entre Kamala Harris et Donald Trump, les démocrates restent traumatisés par la défaite de 2016. La candidate Jill Stein avait recueilli 31 072 voix dans le Wisconsin, et 51 463 dans le Michigan, permettant ainsi à Donald Trump de faire la différence dans ces deux États clés et l’emporter à la surprise générale face la candidate démocrate Hillary Clinton.

De son côté, le Parti vert se défend d’être à l’origine de la victoire du milliardaire : « Un vote pour Jill Stein n’est pas un vote pour Donald Trump. C’est un vote en faveur de ce que les Américains réclament – utiliser nos impôts pour répondre aux besoins urgents de la population, et non pour financer une guerre sans fin et un génocide », proteste le directeur de campagne du parti sur NBC. Alors, l’histoire peut-elle se répéter ? Donald Trump, lui préfère s’en amuser : « Je l’aime beaucoup. Vous savez pourquoi ? Elle leur prend tout. »

*Source : Ouest-France

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