Par Juliette Desmonceaux avec agences (revue de presse : BFMTV – 16 février 2024)*
Des images révélées jeudi 15 février montrent qu'un mur est en construction à la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza, alors que de nombreux civils déplacés sont réfugiés dans le sud de l'enclave palestinienne.
Des images prises par satellite révélées jeudi 15 février montrent que l'Égypte construit un mur à sa frontière près de la bande de Gaza, alors que les bombardements israéliens s'intensifient dans le sud de l'enclave palestinienne.
Les clichés, pris par le satellite Maxar Technologies, ont été réalisés probablement dans le courant de la semaine dernière, selon le média américain CNN. Ils montrent qu'une vaste zone a été rasée au bulldozer et que des grues sont encore présentes sur place. Une information également confirmée par le New York Times et le Wall Street Journal.
Des images satellite montrent la construction d'un mur à la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte, à Rafah, publiées le 15 février 2024 © Maxar Technologies - AFP
D'après d'autres photos qu'a pu observer CNN, les bulldozers seraient arrivés sur place le 3 février et auraient commencé à creuser le 6 février.
Une zone tampon pour les Palestiniens en exil?
Selon Reuters, ce mur servirait à aménager une zone tampon dans laquelle des Palestiniens pourraient être accueillis en cas d'offensive israélienne à Rafah.
CNN évoque de son côté la construction d'une zone de 3 kilomètres de large allant de la frontière entre l'Égypte et Gaza jusqu'à la mer Méditerranée et d'un mur frontalier avec le sud de la bande de Gaza.
La fondation Sinaï pour les droits de l'Homme a, pour sa part, publié des vidéos montrant la construction de ce mur. Il mesure 5 mètres de haut et a été commandé par les forces armées égyptiennes, toujours selon la fondation.
L'Égypte nie un tel projet
D'après Reuters, l'Égypte nie de tels préparatifs. Le pays a déjà assuré à plusieurs reprises que l'arrivée de Palestiniens déplacés dans la péninsule égyptienne du Sinaï serait pour eux inacceptable.
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De leur côté, les États-Unis ont déclaré être opposés au déplacement forcé de Palestiniens en dehors de la bande de Gaza.
Selon l'agence de presse Reuters, l'Égypte a encore bon espoir que les négociations pour un cessez-le-feu aboutissent et permettent d'éviter l'exil de nombreux Palestiniens.
Le coordinateur aux Affaires humanitaires des Nations unies Martin Griffiths a affirmé jeudi qu'il était "illusoire" de penser que les Palestiniens en fuite puissent être évacués en lieu sûr.
Une situation humanitaire très difficile à Gaza
La publication de ces images survient alors que l'inquiétude grandit concernant la situation humanitaire dans le sud de la bande de Gaza.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé vouloir mener prochainement une "action puissante" contre Rafah, ville de l'extrême sud de la bande de Gaza, considérée comme le dernier bastion du Hamas. Il a affirmé cependant que son armée permettrait auparavant aux civils "de quitter les zones de combat", sans expliquer vers quelle destination.
Environ 1,4 million de personnes, dont beaucoup ont été déplacées à plusieurs reprises, s'entassent à Rafah, transformée en gigantesque campement. "Plus de la moitié de la population gazaouie s'entasse dans moins de 20% de la bande de Gaza", résume l'ONU.
Rafah est en outre le principal point d'entrée de l'aide humanitaire depuis l'Égypte, contrôlée par Israël et insuffisante pour répondre aux besoins d'une population menacée par la famine et les épidémies.
*Source : BFMTV
Pour info (dépêche AFP) : A Munich, le 16 février, lors de la Conférence sur la sécurité, Israël Katz, ministre israélien des Affaires étrangères, a déclaré que l’offensive à Rafah serait lancée en coordination avec l’Egypte, et opérera « de façon à ne pas nuire aux intérêts égyptiens » !