Par Ángel Guerra Cabrera (revue de presse : Bolivar Infos – 27/11/21)*
Le chavisme a obtenu une grande victoire aux méga-élections régionales et municipales du 21 novembre. Il y avait 3082 charges d’élection populaire en jeu parmi lesquelles 23 postes de gouverneur, 335 mairies, 253 sièges de députés et de conseillers dans les assemblées législatives des états et de conseillers municipaux, ce qui représentait 70 000 candidats. La participation de la grande majorité de l’opposition, y compris celle qui, il y a quelques mois, s’occupait encore de la déstabilisation et du coup d’Etat ordonnés par l’empire et qui avait juré de ne pas participer à des élections « tant que le chavisme était au pouvoir » donne une grande légitimité à ces élections.
Cela constitue une grosse défaite de la politique de non reconnaissance des institutions vénézuéliennes, de discrédit du prestigieux Conseil National Electoral (CNE) et de changement de régime mise en oeuvre par les Etats-Un is (USA) depuis l’époque Obama, fortement durcie par Trump et maintenue par Biden. La participation de 42,26% des électeurs, parfaitement cohérente avec la participation habituelle aux élections régionales et municipales, renforce aussi la légitimité de ces élections. Pour prendre un exemple très récent, le même jour, au Chili, au premier tour des élections présidentielles, il n’y a eu que 46,7% de participation. Mais l’émigration provoquée par l’implacable blocus yankee et la méfiance persistante envers le CNE et dans la voie électorale semée par l’opposition dirigée par Guaido parmi ses partisans doit avoir fait baisser le taux de participation. Le blocus incite aussi à l’apathie des sympathisants naturels du chavisme absorbés par les problèmes personnels. Mais ce secteur peut certainement être motivé et mobilisé plus tard par un chavisme victorieux et par l’amélioration de l’économie qui se profile.
19 postes de gouverneurs ont été attribués au chavisme et 3 à l’opposition: Cojedes, Nueva Esparta et l’état stratégique de Zulia où se trouvent d’emportement gisements de pétrole, l’état le plus peuplé du pays et situé sur la frontière avec la Colombie, une perte sensible pour le chavisme. Mais alors que le PSUV a formé de nouvelles directions régionales et des jeunes dans les régions et a renforcé les directions existantes, l’opposition n ‘a gagné que grâce à des vétérans et a échoué avec presque tous ses jeunes candidats liés à la violence et soumis aux ordres de Washington. Seuls ceux qui ont été vus comme des partisans de la voie électorale ont réussi, quand ils ne se sont pas imposés face au chavisme, au moins à dépasser les candidats de la haine. Pendant ce temps, en une lutte serrée, l’attribution du poste de gouverneur de Barinas, l’état natal de Chávez et du coup, symbolique, est imminente. Le Grand Pôle Patriotique a obtenu 205 des 322 mairies déjà attribuées par le CNE et l’opposition en a obtenu 117. Il est certain que la majorité des postes de conseillers municipaux et des conseillers régionaux seront aux mains du chavisme.
Mais il faut souligner que le PSUV a obtenu 9 des 10 plus importantes mairies du pays parmi lesquelles la très importante municipalité Libertador à Caracas,, l’un des postes d’élus les plus importants du pays où la magnifique candidate Carmen Meléndez a largement dépassé tous les candidats de l’opposition réunis en obtenant 360 369 voix. Les candidats cavistes dépassent aussi en nombre de voix tous leurs adversaires dans les postes de gouverneur de Carabobo, Delta Amacuro, Aragua et La Guaira, par exemple. Cela démontre que partout, « si l’opposition s’était présentée unie, elle aurait eu la victoire, » une hypothèse en tout cas absurde car le « si » considère une réalité statique, linéaire, et ce n’est pas ainsi que se comporte la politique. Il ne tient pas compte, en outre, du fait que les injures, les haines, les zèles et le personnalisme qui empoisonnent l’opposition vénézuélienne rendent pour le moment non viable l’hypothèse d’une telle union, une situation aggravée par al politique que les Etats-Unis lui ont imposée encore appelée à empirer chaque fois que Washington, bien qu’il ait donné le feu vert à la participation aux élections de l’opposition extrémiste, plus tard, il ait à nouveau soutenu, par la bouche de son secrétaire d’Etat Tony Blinken, l’inexistant Gouvernement « par intérim » de Guaidó. Une attitude qui mesure la distance avec la réalité qui prédomine à la Maison Blanche. Mais ce n’est pas uniquement à propos du Venezuela, il semblerait que ce soit. une pathologie qui l’empêche de faire la différence entre ses désirs et la réalité que ce soit à Cuba, en Syrie, dans le détroit de Taïwan, ou dans la Mer Noire.
Les élections du 21 novembre sont une grande victoire pour repeuplé vénézuélien et les forces révolutionnaires et populaires d’Amérique Latine et des Caraïbes. que ça plaise ou non aux Etats-Unis et à l’Union européenne, elles renforcent encore plus l’autorité du président Nicolás Maduro, le prestige international du Venezuela et ne laisse pas de place aux politiques de blocus et de changement de régime qui, tôt ou tard, devront changer.
*Source : Bolivar Infos
Version originale : Resumen Latinoamericano
Traduction : Françoise Lopez pour Bolivar Infos