Revue de presse : Extraits d’un article paru dans l’Opinion – 20/9/20)*
L’Opinion s’est entretenu avec le général Cousin, commandant de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA)
L’opération Chammal contre Daech au Levant (Syrie-Irak) est entrée dans sa septième année. C’est le 19 septembre 2014 que le président Hollande décidait d’engager le volet français de l’opération américaine et alliée Inherent Resolve. Six plus tard, le califat territorial de l’Etat Islamique a été détruit, mais l’organisation terroriste est repassée dans la clandestinité et reste active, en Syrie et en Irak.
Pour la France uniquement, pas moins de 3 000 bombes larguées sur le groupe terroriste au cours de 1 500 frappes, selon l’armée de l’Air. Le site indépendant Airwars donne le chiffre de 34 676 frappes pour l’ensemble de la coalition. La part de la France serait donc d’un peu moins de 5 % du total. « Selon les moments, nous sommes le deuxième ou troisième contributeur avec les Britanniques » et très loin derrière les Américains, avance le général Vincent Cousin, à la tête du Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA) dans un entretien à l’Opinion.
« Nous avons maintenu une pression permanente contre les groupes terroristes », raconte le général Cousin. L’aviation, mais également l’artillerie, dont quatre obusiers français Caesar, avait deux types d’objectifs : stratégiques et tactiques. Les premiers visaient les infrastructures de Daech, ses « centres de gravité » comme disent les aviateurs : « postes de commandement, sites pétroliers, logistiques, fabrications d’armement dont les IED (engins explosifs improvisés), transmissions… » Ces frappes nécessitent un important effort de renseignement préalable. « Nous avons pu le faire tout en soutenant les forces locales engagées dans des combats au sol. » C’est le second type d’objectifs, « tactiques », au cours de mission de Close Air Support (appui aérien rapproché). « Lorsqu’il n’y avait pas d’appui aérien, les forces locales s’arrêtaient », précise le général.
« La stratégie mise en œuvre est le meilleur compromis entre les objectifs politiques et l’efficacité opérationnelle », assure ce général, qui était attaché de défense à Washington au moment du déclenchement de l’opération. Pour les Occidentaux, cette campagne militaire a été à forte dominante aérienne, « en appui des forces locales au sol, avec les meilleures technologies disponibles pour les frappes de précision ». (...) Un tel type d’engagement à l’avantage d’être facilement « réversible », note Vincent Cousin : « On peut se désengager à n’importe quel moment. » Une situation qui contraste avec celles constatées en Afghanistan (2001) et en Irak (2003) par les Américains. Voire par les Français au Sahel. « En appuyant les forces locales, pour l’essentiel (80 à 90 %) avec des frappes aériennes, nous évitons d’être considéré comme des forces d’occupation. C’est important d’un point de vue réputationnel. Les responsabilités sont partagées avec les forces locales, et s’il y a parfois du ressentiment, il est n’est pas directement dirigé contre nous, comme on l’a observé à Mossoul, par exemple. »
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