Par Shérazade (revue de presse : ObsrvAlgerie -31/5/19)*
Le nombre d’affaires de corruption sur lesquelles la justice et les éléments de la sûreté enquêtent a été estimé à cinquante dossiers. Des affaires de corruption d’envergure, où seraient impliqués des centaines d’anciens ministres et hauts responsables. La justice a dû bloquer toutes autres investigations, pour se consacrer d’abord à ces affaires.
Selon le quotidien arabophone « El Khabar », la justice est incapable de mener plus d’enquêtes et de poursuivre un plus grand nombre de malfaiteurs. Cela serait dû au nombre insuffisant de juges d’instruction spécialisés dans ce genre d’affaires, ainsi qu’à l’ambiguïté des affaires qui prendraient trop de temps à être résolues, à cause des procédures judiciaires.
Ainsi, et selon les explications d’un spécialiste à El Khabar, « la justice ne pourra pas juger chaque ancien ministre, wali, et autres responsables pour le moindre acte de mauvaise gestion, de corruption, de détournement de deniers publics ou d’avantages accordés. Dans un premier lieu, la justice devra enquêter minutieusement dans les affaires en cours. Ces enquêtes feront prolonger les procès qui pourront durer des mois, voire des années ». Ce suivit pour chaque affaire empêchera d’ouvrir de nouvelles enquêtes.
La justice devra appliquer «la priorité judiciaire»
Par ailleurs, et d’après cette source qui serait membre du corps judiciaire, « les affaires de corruption ont été enregistrées par milliers, dans plusieurs secteurs et sur plusieurs niveaux. Cependant, la justice sera incapable de poursuivre les procédures. Cela serait au-dessus de ses capacités, notamment à cause des grandes affaires des ministres et dirigeants sur lesquelles elle travaille déjà ». Rien que dans un seul et unique dossier, la justice peut rencontrer des difficultés. Celle-ci devra auditionner des personnes, rédiger des procès, demander des documents, des preuves et des enquêtes supplémentaires.
Dans ce cas,, « les juges d’instruction feront appliquer le principe de ka priorité judiciaire. Cela signifie qu’il faut d’abord se concentrer sur la plus grande et la plus importante affaire, afin de prononcer la condamnation. Une fois que ces accusés sont condamnés, la justice pourra, au fur et à mesure, rouvrir de nouvelles affaires et enquêter dessus », a expliqué l’expert de El Khabar.
*Source : ObservAlgerie