Manifestation du parti Hadash devant le consulat américain à Haïfa
Revue de presse: AFP et Times of Israël (15/4/18)*
Plusieurs centaines d’Arabes israéliens ont manifesté samedi soir à Haïfa dans le nord d’Israël contre les frappes américaines, françaises et britanniques ayant visé plusieurs sites en Syrie liés au programme d’armement chimique du régime de Bashar el-Assad.
La manifestation a débuté devant le consulat américain de Haïfa, a constaté une journaliste de l’AFP.
Les participants ont brandi des drapeaux syriens et scandé des slogans anti-américains et contre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
Ryad avait apporté son soutien quelques heures plus tôt aux frappes des trois pays occidentaux en Syrie, affirmant qu’elles étaient une « riposte aux crimes du régime » syrien après une attaque chimique présumée menée il y a une semaine près de Damas.
Les cibles de vendredi soir étaient une installation de recherche scientifique près de Damas, une installation de stockage d’armes chimiques à l’ouest de la ville de Homs, et un troisième emplacement près de Homs qui abritait à la fois un poste de commandement et une installation de stockage d’équipements d’armes chimiques, a dit l’armée américaine.
Les installations touchées auraient été évacuées ces derniers jours.
Les frappes aériennes ont été lancées en réponse à une attaque présumée d’armes chimiques dans la ville de Douma tenue par les rebelles le 7 avril, qui aurait tué une quarantaine de personnes, dont des enfants.
Le rassemblement de samedi a été organisé par Hadash, l’un des quatre partis qui composent la faction de la Liste arabe unie de la Knesset.
Le parti a publié un communiqué pendant le rassemblement, affirmant que les États-Unis ont « une riche histoire d’agression et d’intimidation dans la région sous le prétexte d’armes de destruction massive qui se sont avérées être des mensonges ».
Il affirmait que Washington, encouragé par les gouvernements israélien et saoudien, plongeait la région dans la guerre et affirmait que la solution à la guerre civile syrienne, qui a fait plus de 350 000 morts depuis 2011, est une solution « politique ».
La députée de Hadash, Aida Touma-Sliman, s’est jointe à plusieurs chefs religieux de localités arabes du nord d’Israël.
En février, elle a accusé le Premier ministre Benjamin Netanyahu de provoquer une escalade à la frontière nord d’Israël afin de « détourner » de la vague de corruption qui s’intensifie contre lui.
Ces commentaires ont été formulés à la suite d’une frappe israélienne à grande échelle de dizaines de cibles en Syrie après qu’un drone iranien rempli d’armes provenant du pays déchiré par la guerre a été abattu au-dessus du territoire israélien, et qu’un avion de chasse israélien a été abattu par les défenses aériennes syriennes.
Hadash a été critiqué par le passé pour son soutien apparent au régime Assad.
En avril 2017, la Liste arabe unie avait préparé une déclaration condamnant une autre attaque chimique attribuée au gouvernement d’Assad, mais Hadash y avait opposé son veto.
La Liste arabe unie, qui regroupe les principaux partis arabes au Parlement israélien, a remporté 13 sièges aux élections de 2015, devenant ainsi la troisième formation de la Knesset.
*Source : Times of Israël