Revue de presse : Assawra (15/10/17)*
Bagdad et le Kurdistan irakien se sont accordés dimanche une journée de plus pour éviter par le dialogue tout affrontement armé, alors que leurs troupes, massées dans la riche province pétrolière de Kirkouk, se font face.
En fin de matinée, le président irakien Fouad Massoum, lui-même kurde, a débuté une rencontre avec Massoud Barzani, le président du Kurdistan autonome.
De hauts responsables de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), le parti de M. Massoum, grand rival du Parti démocratique kurde (PDK) de M. Barzani, participaient également à cette réunion à Doukan, dans la province de Souleimaniyeh, fief de l'UPK.
M. Massoum va soumettre aux responsables kurdes "un projet", a indiqué à l'AFP l'un de ses conseillers qui l'accompagnait, Abdallah Aliwaï. Il a refusé de divulguer la teneur du projet mais a expliqué qu'il se basait "sur le dialogue et la négociation pour éviter le conflit et la violence".
Les peshmergas --les combattants kurdes-- se divisent entre les deux partis. Les forces kurdes présentes dans la province de Kirkouk, que les forces irakiennes cherchent à déloger, dépendent de l'UPK.
Alors que les politiques tentent de reprendre langue, des milliers de combattants se font face dans cette province située au nord de Bagdad, trois semaines après la tenue d'un référendum au Kurdistan qui a exacerbé les tensions.
Tôt dimanche, un photographe de l'AFP a vu les troupes irakiennes toujours massées face aux peshmergas, qui tenaient leurs positions, sans qu'aucun mouvement ne soit visible.
Les forces, qui disent "attendre les ordres" de leurs commandements, ont obtenu un nouveau délai de 24 heures, selon le responsable kurde.
Saad al-Hadithi, porte-parole du Premier ministre irakien Haider al-Abadi, a refusé tout commentaire au sujet de ce délai.
Il a toutefois affirmé à l'AFP que "les forces gouvernementales irakiennes ne veulent pas et ne peuvent pas porter atteinte aux citoyens, qu'ils soient kurdes ou autres, mais elles doivent faire appliquer la Constitution".
La loi, a-t-il poursuivi, prévoit que "le gouvernement central exerce sa souveraineté sur les zones que la Constitution définit comme disputées (dont la province de Kirkouk fait partie, NDLR), de même qu'en matière de commerce extérieur, notamment de production et d'export de pétrole".
L'Irak exige de reprendre le contrôle des positions tenues par les peshmergas depuis la débâcle de l'armée et de la police irakiennes face à la percée fulgurante du groupe Etat islamique (EI) en juin 2014.
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