Par Ravah Amokrane (revue de presse : Tamurt – 3/8/17)*
Les hauts responsables de l’Armée Amazighe Libyenne ont rejeté, dans le « fond et dans la forme », l’accord, signé à Paris la semaine passée entre les deux fractions qui se disputent le contrôle de la Libye, par l’intermédiaire du président Français, Macron.
Dans un long communiqué, l’armée Amazighe, estimée à plus de 30 000 militaires entraînés et qui ne s’est pas opposée au dialogue, refuse que l’armée Libyenne soit considérée comme une « armée arabe » comme stipulé dans l’accord de Paris. « Le peuple Amazigh, comme son armée, sont Amazighs. On se demande pourquoi la France l’assimile à une armée Arabe? Nous rejetons cette politique et il n’y aura jamais de paix en Libye tant que notre langue et identités Amazighes sont marginalisées. Que ce soit par la France, ou autres », préviennent les responsables de l’armée Amazighe qui affirment qu’ils resteront au combat pour défendre Tamazgha par « tous les moyens possibles ». L’armée Libyenne ne veut rien lâcher. Bien qu’elle ne s’oppose pas à la politique de dialogue et de consensus, elle ne veut pas déposer les armes tant que les droits de la population Amazighe Libyenne ne sont pas assurés.
« A quoi a servi la révolution contre Kadhafi si on continue à traiter toujours notre peuple d’arabe, alors qu’il est Amazigh? » se demandent les rédacteurs du communiqué. Même en dehors de l’armée Amazighe, le peuple libyen reste attaché à sa langue. Des partis politiques, des associations, des artistes et autres ne jurent que par l’officialisation de Tamazight, quitte à continuer la guerre encore des années.
*Source : Tamurt
Défilé d'une unité de l'Armée Amazighe Libyenne à Zouara (6'06 - 2014)