Par Ian Allen (revue de presse : Intelnews.org – 20/6/17)*
La portée de l’Etat islamique en matière d’utilisation d’internet est « très largement» intacte en dépit des efforts répétés de certains experts en guerre cybernétique américains, les plus réputés, pour neutraliser sa présence en ligne. Cela fait plus d’un an que le Département de la Défense US a annoncé avoir lancé des attaques cybernétiques contre l’Etat islamique, groupe sunnite qui contrôle de larges portions de la Syrie et de l’Irak.
A l’époque, le Cyber Command du Pentagone (USCYBERCOM) avait mis en place des plans qui incluaient le déploiement de virus informatiques, entre autres armes cybernétiques, contre les serveurs et les réseaux de téléphonie du groupe islamique. Comme le notait alors Intelnews l’idée derrière ce programme était de compromettre sur le web l’image publique du groupe militant et de l’empêcher de mener des attentats contre des cibles à l’étranger. De plus, le Pentagone cherchait à perturber le recrutement en ligne de nouveaux membres pour propager sa propagande et coordonner ses opérations, au travers de communications encryptées.
Cependant, selon le New York Times, le commandement militaire américain n’a pas été satisfait du résultat obtenu par le Cyber Command : le Pentagone a rapidement découvert que les méthodes de cette guerre cybernétique étaient conçues pour des cibles fixes dans des pays comme la Corée du nord ou l’Iran et étaient inefficaces contre une armée cybernétique mobile et polymorphe comme celle de l’Etat islamique. Dans certains cas, les hackers du Pentagone ont fait disparaître des informations en ligne pour les voir réapparaître quelques heures plus tard ailleurs. Par ailleurs, les experts du Cyber Command ont trouvé des informations de ce groupe enregistrées sur le cloud, mais furent incapables de les décrypter.
Pour le Time, l’absence de progrès dans cette guerre contre l’Etat islamique a été une des raisons pour laquelle l’administration du président Obama avait cherché à remplacer l’Amiral Mikes Rogers, chef de l’Agence de Sécurité Nationale, à la tête aussi du Cyber Command, qu’il continue à diriger sous l’administration de Donald Trump.
Traduction et Synthèse : Xavière Jardez
*Source : Intelnews.org